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"En termes relatifs, le résultat courant ne représente plus que 0,2% du chiffre d'affaires (14,5 milliards d'euros) contre plus de 1% en 2014 ce qui confirme la fragilité financière des institutions. Celle-ci se traduit également par la progression du nombre d'hôpitaux présentant un résultat courant déficitaire en 2017. On dénombre en effet 39 hôpitaux généraux dans cette situation, soit plus de 40% de l'échantillon, contre 30 institutions en 2016 ", regrette Arnaud Dessoy, responsable des Etudes Public Finance et Social Profit.Une des raisons de cette détérioration est l'augmentation des frais de personnel (+ 3,7%) causée davantage par une progression du coût moyen salarial que par une croissance du nombre d'ETP. Outre facteur négatif : le recul de l'activité des services d'hospitalisation. "Par rapport à 2016, le nombre d'admissions hors hospitalisation de jour chirurgical se réduit de -0,7% tandis que le nombre de journées d'hospitalisation marque un recul plus prononcé de -2,4%. Alors que l'on assistait depuis plusieurs années à un processus de substitution de l'activité des services d'hospitalisation classique par l'hospitalisation de jour (en chirurgie) et les activités ambulatoires, le nombre d'admissions en hospitalisation de jour chirurgical enregistre lui aussi un recul de 1,2% en 2017", pointent les experts de Belfius.Ces mauvais résultats inquiètent les fédérations hospitalières qui avaient déjà annoncé l'année passée lors de la présentation de l'étude Maha 2017 une détérioration de la santé des hôpitaux. Pour DieterGoemaere (Gibbis), "les hôpitaux sont continuellement pressés comme des citrons mais doivent continuer à investir. Les réseaux hospitaliers peuvent apporter une solution mais il faut continuer à investir dans le secteur, entre autres dans l'informatique, via le dossier patient informatisé (DPI). Nous demandons d'avoir une nouvelle tranche de financement pour le DPI." Pierre Smiets (Unessa) estime que "La situation est dramatique.Tant le résultat courant que le "cash flow" est mauvais dans de nombreuses institutions. Les honoraires médicaux ne progressent presque plus et le BMF diminue. Il faut des incitants pour réussir la nouvelle réforme. En Wallonie et à Bruxelles, cela coince encore en raison du clivage public/privé. La Flandre est en avance." La récente déclaration (2) de Ri De Ridder, ex-directeur général de l'Inami, proposant de transférer 2 milliards du budget des hôpitaux vers la première ligne ne va pas leur mettre du baume au coeur. 1. Maha : Model for Automatic Hospital Analyses.2. Lors de la remise d'un award d'honneur par Domus Medica, lire en page 9.