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Pour ces élections, le GBO a choisi quatre thématiques qu'il compte défendre durant les quatre prochaines années : des honoraires justes, une vie de qualité pour le MG, un soutien à toutes les générations de MG et le respect du métier de MG. " Nous nous sommes fixés ces quatre priorités, mais cela ne veut pas dire que nous lâchons nos autres revendications. Ce que nous proposions dans notre programme 2014-2018 est toujours d'actualité, à part quelques éléments. Suite à un sondage réalisé auprès de nos membres et à une réunion de réflexion de notre conseil national élargi, nous avons décidé de concentrer nos forces sur plusieurs points ", explique le Dr Paul De Munck. " Nous n'avançons pas assez vite à notre goût. Certaines revendications n'ont pas encore abouti. C'est pour cela que notre slogan pour ces élections est " persiste et signe ". La médecine générale est plus forte aujourd'hui qu'il y a trente ans, mais a-telle actuellement la place qu'elle mérite ? Bien sûr que non ! C'est pour cela que nous voulons une médecine générale plus forte au sein d'une première ligne plus forte . "Afin de promouvoir la médecine générale comme maillon essentiel et central des soins de santé, le GBO propose, entre autres, un échelonnement incitatif. " Cette position nous différencie de l'Absym. Nous ne réclamons pas un passage obligatoire du patient chez le généraliste avant de se rendre chez un spécialiste mais un échelonnement " soft ". Tout ce qui n'implique pas une visite immédiate chez le spécialiste devrait passer par le médecin de famille", explique le Dr De Munck. " Est-ce normal d'aller directement chez le pédiatre ou le généraliste ? Nous souhaitons des incitants plus forts pour la visite de référence chez le généraliste. Nous pouvons rejoindre AADM sur ce point. Les mentalités changent, même chez les spécialistes."Le GBO souhaite également définir le rôle du MG en fonction des besoins de la population. " De nombreuses réformes sont en cours, dont la modification l'AR 78 sur les professions de soins, mais elles n'ont pas encore abouti. J'ai proposé au groupe de travail de médecine générale du Conseil supérieur de la santé de plancher sur ce sujet. À partir de la définition des référentiels canadiens CanMEDS, repris par le Cabinet De Block, il faudrait dresser un portrait-robot du généraliste de demain. Pour l'instant, dans le cadre de la réforme, on ne nous a pas encore demandé notre vision du généraliste : ses missions, fonctions et compétences. Je propose de mener une réflexion au sein du Collège de la médecine générale. Si demain, on définit le rôle du MG. Cela poussera peut-être d'autres acteurs à se définir également. Nous pouvons échanger avec les spécialistes sur l'organisation des soins, entre autres sur le nombre de médecins dans certaines spécialités. Est-il nécessaire d'avoir autant de dermatologues ? Aux Pays-Bas, ils sont nettement moins nombreux. "Le Dr De Munck est convaincu que les médecins doivent proposer euxmêmes une régulation s'ils ne veulent pas se retrouver un jour dans une médecine étatisée. " Nous défendons bec et ongles la liberté diagnostique et thérapeutique, avec deux corollaires : la responsabilité et la solidarité. On ne peut pas soutenir que le médecin puisse prescrire n'importe quel médicament ou examen sans tenir compte des coûts pour la société. "Le GBO veut continuer à défendre le DMG et le DMI. " Si on veut jouer un rôle central, on ne peut plus dire que l'on refuse le DMI. Par contre, il faut veiller à ce que ce DMI soit conçu et pensé avec les médecins, sous leur contrôle. Dans un avenir très proche, le DMI sera généralisé. " Le syndicat réclame néanmoins des alternatives pour les médecins qui ne seront pas ou plus informatisés : praticiens âgés, médecins qui ne sont pas actifs à temps plein en médecine générale... Et de souligner que c'est grâce au combat syndical que des aménagements ont été apportés à la prescription électronique (Paris). " Nous voulons limiter au maximum les contraintes imposées par les pouvoirs publics en matière d'informatisation. Nous sommes aussi attentifs au traitement éthique des données médicales. À cet égard, nous nous opposerons fermement à la volonté fédérale de regrouper les trois coffres-forts régionaux. Nous revendiquons un rôle prépondérant dans la gestion des données médicales de nos patients en concertation avec les hubs régionaux (Abrumet, RSW...), structures dans lesquelles les médecins sont partenaires. "Dans son programme, le GBO propose huit pistes pour améliorer la qualité de vie du généraliste : soutenir les PMG, encourager les pratiques de groupe et en réseau, développer une informatique performante au service du MG, diminuer la surcharge administrative, poursuivre et développer les interventions Impulseo, encourager d'autres modèles de collaboration pour certaines tâches avec un autre professionnel de la santé (tandem MG + infirmier de cabinet), soutenir la possibilité de conjuguer une activité en MG avec d'autres modes d'exercice plus spécifiques et chercher des modes de financement d'un jour de semaine où le MG pourrait faire autre chose que des visites et des consultations. Autant de propositions que vous pouvez soutenir en exprimant votre vote durant ce scutin.