Le Parlement polonais, dominé par les conservateurs nationalistes de Droit et Justice (PiS) va examiner deux propositions de loi d'initiative citoyenne, l'une qui interdit l'interruption de grossesse en cas de malformation du foetus et pourrait être approuvée par la majorité conservatrice, l'autre libéralisant l'IVG.

La première proposition, déposée fin novembre par le Comité Stop Avortement, reviendrait en pratique à interdire l'avortement en Pologne, selon ses adversaires.

Selon les promoteurs de cette proposition, il s'agit d'interdire "l'avortement eugénique". La malformation du foetus constatée grâce à un examen prénatal est à l'origine de 1.046 avortements, soit 96% des IVG pratiquées légalement en Pologne en 2016, selon Kaja Godek, une responsable de Stop Avortement.

"Le projet, très bref, prévoit d'enlever de la loi en vigueur la possibilité de tuer les enfants handicapés ou risquant de l'être", a expliqué Mme Godek à l'AFP.

Si cet amendement à la loi actuelle -fruit d'un compromis laborieusement atteint en 1993- est voté, l'IVG ne serait alors plus autorisée que dans deux cas: risque pour la vie ou la santé de la mère et grossesse résultant d'un viol ou d'un inceste.

Le président Andrzej Duda, proche de l'Église catholique, s'est engagé en novembre à promulguer la loi une fois adoptée. "Je signerai la loi interdisant l'avortement eugénique, avant tout pour supprimer le droit de tuer des enfants atteints du syndrome de Down" (trisomie 21), avait déclaré le chef de l'État.

La proposition est moins restrictive que celle qui avait provoqué en 2016 de grandes manifestations de femmes vêtues de noir dans plusieurs villes de Pologne et avait finalement été rejetée par le Parlement. Ce texte prévoyait des peines allant jusqu'à cinq ans de prison pour les médecins et autres personnes participant à l'IVG, y compris pour les patientes elles-mêmes, mais autorisait le juge à renoncer à punir ces dernières.

La deuxième proposition dont doit débattre le Parlement vise, elle, à libéraliser l'IVG, introduire l'éducation sexuelle dans les écoles et autoriser l'accès libre à "la pilule du lendemain".

Le projet nommé "Sauvons les femmes 2017" qui n'a pratiquement aucune chance de passer, prévoit le droit à l'avortement jusqu'à la 12e semaine de grossesse pour des raisons psychologiques et sociales.

"Les droits de la femme ont été sévèrement limités depuis plus d'un an, on a limité l'accès à la contraception, aux droits reproductifs", a déclaré à la Diète Barbara Nowacka, qui doit présenter le proposition devant le Parlement.

"Nous voulons une Pologne normale, européenne", a-t-elle ajouté en demandant: "l'Etat doit-il être au service du clergé et des fanatiques religieux ou de la majorité de la société qui veut se sentir libre et décider d'elle-même?"

Depuis leur arrivée au pouvoir il y a deux ans, les conservateurs ont introduit plusieurs mesures alignées sur les vues de la puissante Église catholique.

Le gouvernement PiS a notamment mit fin dès mi-2016 au programme de financement de la fécondation in vitro par l'État. En mai 2017, il a limité l'accès à "la pilule du lendemain", désormais accessible uniquement sur prescription médicale.

Les mouvements de femmes pointent aussi le fait que plusieurs médecins et même des hôpitaux entiers utilisent la clause de conscience pour refuser de pratiquer un avortement.

Selon la Fédération pour le planning familial, seulement 47 hôpitaux polonais ont pratiqué en 2016 une IVG légale, soit 10% des établissements autorisés.

Par ailleurs, le Tribunal constitutionnel, dont la composition a été modifiée par le PiS, doit statuer sur la constitutionnalité du droit à l'avortement en cas de malformation du foetus, répondant à la démarche d'une centaine de députés.

Le Parlement polonais, dominé par les conservateurs nationalistes de Droit et Justice (PiS) va examiner deux propositions de loi d'initiative citoyenne, l'une qui interdit l'interruption de grossesse en cas de malformation du foetus et pourrait être approuvée par la majorité conservatrice, l'autre libéralisant l'IVG.La première proposition, déposée fin novembre par le Comité Stop Avortement, reviendrait en pratique à interdire l'avortement en Pologne, selon ses adversaires.Selon les promoteurs de cette proposition, il s'agit d'interdire "l'avortement eugénique". La malformation du foetus constatée grâce à un examen prénatal est à l'origine de 1.046 avortements, soit 96% des IVG pratiquées légalement en Pologne en 2016, selon Kaja Godek, une responsable de Stop Avortement."Le projet, très bref, prévoit d'enlever de la loi en vigueur la possibilité de tuer les enfants handicapés ou risquant de l'être", a expliqué Mme Godek à l'AFP.Si cet amendement à la loi actuelle -fruit d'un compromis laborieusement atteint en 1993- est voté, l'IVG ne serait alors plus autorisée que dans deux cas: risque pour la vie ou la santé de la mère et grossesse résultant d'un viol ou d'un inceste. Le président Andrzej Duda, proche de l'Église catholique, s'est engagé en novembre à promulguer la loi une fois adoptée. "Je signerai la loi interdisant l'avortement eugénique, avant tout pour supprimer le droit de tuer des enfants atteints du syndrome de Down" (trisomie 21), avait déclaré le chef de l'État.La proposition est moins restrictive que celle qui avait provoqué en 2016 de grandes manifestations de femmes vêtues de noir dans plusieurs villes de Pologne et avait finalement été rejetée par le Parlement. Ce texte prévoyait des peines allant jusqu'à cinq ans de prison pour les médecins et autres personnes participant à l'IVG, y compris pour les patientes elles-mêmes, mais autorisait le juge à renoncer à punir ces dernières.La deuxième proposition dont doit débattre le Parlement vise, elle, à libéraliser l'IVG, introduire l'éducation sexuelle dans les écoles et autoriser l'accès libre à "la pilule du lendemain". Le projet nommé "Sauvons les femmes 2017" qui n'a pratiquement aucune chance de passer, prévoit le droit à l'avortement jusqu'à la 12e semaine de grossesse pour des raisons psychologiques et sociales."Les droits de la femme ont été sévèrement limités depuis plus d'un an, on a limité l'accès à la contraception, aux droits reproductifs", a déclaré à la Diète Barbara Nowacka, qui doit présenter le proposition devant le Parlement."Nous voulons une Pologne normale, européenne", a-t-elle ajouté en demandant: "l'Etat doit-il être au service du clergé et des fanatiques religieux ou de la majorité de la société qui veut se sentir libre et décider d'elle-même?"Depuis leur arrivée au pouvoir il y a deux ans, les conservateurs ont introduit plusieurs mesures alignées sur les vues de la puissante Église catholique. Le gouvernement PiS a notamment mit fin dès mi-2016 au programme de financement de la fécondation in vitro par l'État. En mai 2017, il a limité l'accès à "la pilule du lendemain", désormais accessible uniquement sur prescription médicale.Les mouvements de femmes pointent aussi le fait que plusieurs médecins et même des hôpitaux entiers utilisent la clause de conscience pour refuser de pratiquer un avortement.Selon la Fédération pour le planning familial, seulement 47 hôpitaux polonais ont pratiqué en 2016 une IVG légale, soit 10% des établissements autorisés.Par ailleurs, le Tribunal constitutionnel, dont la composition a été modifiée par le PiS, doit statuer sur la constitutionnalité du droit à l'avortement en cas de malformation du foetus, répondant à la démarche d'une centaine de députés.