La 6ème réforme de l'état a émietté notre santé publique et complexifié la vie des entités fédérées et encore plus grandement la vie des bruxellois. Pas étonnant dès lors que les partis politiques discutent de la 7ème réforme - alea jacta est - afin de donner plus de cohérence aux premières parts sécessionistes. Le voeu de la ministre de refédéraliser les politiques de santé publique est une solution pertinente après tant de destruc(tura)tion. Seules les élections de 2019 permettront d'y voir plus clair, ou pas...

Les réseaux hospitaliers sont un exemple intéressant. Il est légitime de rassembler des structures géographiquement proches pour mieux organiser le travail. Cela sous-tend pour le monde francophone une fracture des piliers chers à certains lobbies. Il est intéressant de connaître la vision des mutualités dans ce cadre et les efforts qu'ils seront prêts à fournir afin de donner de la cohérence aux réseaux. Il faut aller plus loin en intégrant, outre les hôpitaux et autres structures de soins, les médecins généralistes de la région concernée (ou des régions concernées...), ainsi que tous les corps professionnels liés aux soins : sages-femmes, kinésithérapeutes, infirmiers, dentistes, pharmaciens, psychologues,... Cette réforme doit se transformer en opportunité pour mieux coordonner les soins avec comme pierre angulaire le médecin généraliste. L'interaction avec les spécialistes doit être mûrement réfléchie pour mieux se connaître et comprendre les difficultés de chacun.

L'informatisation est une étape essentielle à cette organisation. Pouvoir disposer rapidement des données " patients " dont son traitement est utile afin de lui rendre les meilleurs soins possibles. Ce partage d'informations est un des moyens d'amélioration de la qualité des soins. La protection de la vie privée est une dimension essentielle à cette communication, aussi de nouveaux débats éthiques doivent être menés afin de continuer à garantir sans ambiguïté à tous le secret médical.

Dès lors, un tel chantier ne peut se passer de financement public afin de le mettre en oeuvre. Les économies linéaires que nous subissons sont une ineptie intellectuelle de la part du politique, surtout lorsque l'on connait l'impact de la santé sur bien des domaines. Mais au-delà du coût, c'est bien la volonté politique qui manque sauf dans la détérioration du financement public. La continuité du système actuel n'est plus tenable ; il avait du sens il y a 50 ans mais en a-t-il encore aujourd'hui, par exemple lorsque l'on voit les difficultés financières d'accès à de nouvelles technologies ou les reports de consultations médicales pour des raisons pécuniaires...

Il est de notre devoir en tant que médecin de défendre une vision tournée vers un avenir pas si lointain, pas celle de la continuité qui est à elle seule une menace pour l'avenir de notre système de soins. Il faut penser le système afin que toutes les barrières, particulièrement la multiplicité des compétences santé des différents ministrables mais aussi toute forme de conservatisme inconsistant et oiseux de tous les acteurs de soins (médecins, hôpitaux, mutuelles, politique,...), puissent être abolies. Donnons de la liberté à la créativité des acteurs de soins pour proposer des alternatives avec des finalités d'efficience médicale et économique tout en garantissant de préférence son financement par le pouvoir public.

Avec des pénuries de professionnels grandissantes, nous ne pouvons plus jouer de déni mais devons entrer dans une organisation des professions de santé. Cette situation est criante. Les mots " coordination ", " collaboration " et " systèmes de soins " ne sont pas de vains mots et devraient faire partie intégrante de cette vision en ce début de 3ème millénaire. Il en va de la qualité des soins mais également de l'accessibilité et de sa pérennité en matière de financement. Si les politiques continuent d'éroder la solidarité, essence même de notre sécurité sociale, l'avenir des soins sera mis à mal. A nous de réagir dès aujourd'hui pour proposer une vision d'avenir cohérente avec les valeurs que nous défendons.

La 6ème réforme de l'état a émietté notre santé publique et complexifié la vie des entités fédérées et encore plus grandement la vie des bruxellois. Pas étonnant dès lors que les partis politiques discutent de la 7ème réforme - alea jacta est - afin de donner plus de cohérence aux premières parts sécessionistes. Le voeu de la ministre de refédéraliser les politiques de santé publique est une solution pertinente après tant de destruc(tura)tion. Seules les élections de 2019 permettront d'y voir plus clair, ou pas...Les réseaux hospitaliers sont un exemple intéressant. Il est légitime de rassembler des structures géographiquement proches pour mieux organiser le travail. Cela sous-tend pour le monde francophone une fracture des piliers chers à certains lobbies. Il est intéressant de connaître la vision des mutualités dans ce cadre et les efforts qu'ils seront prêts à fournir afin de donner de la cohérence aux réseaux. Il faut aller plus loin en intégrant, outre les hôpitaux et autres structures de soins, les médecins généralistes de la région concernée (ou des régions concernées...), ainsi que tous les corps professionnels liés aux soins : sages-femmes, kinésithérapeutes, infirmiers, dentistes, pharmaciens, psychologues,... Cette réforme doit se transformer en opportunité pour mieux coordonner les soins avec comme pierre angulaire le médecin généraliste. L'interaction avec les spécialistes doit être mûrement réfléchie pour mieux se connaître et comprendre les difficultés de chacun.L'informatisation est une étape essentielle à cette organisation. Pouvoir disposer rapidement des données " patients " dont son traitement est utile afin de lui rendre les meilleurs soins possibles. Ce partage d'informations est un des moyens d'amélioration de la qualité des soins. La protection de la vie privée est une dimension essentielle à cette communication, aussi de nouveaux débats éthiques doivent être menés afin de continuer à garantir sans ambiguïté à tous le secret médical.Dès lors, un tel chantier ne peut se passer de financement public afin de le mettre en oeuvre. Les économies linéaires que nous subissons sont une ineptie intellectuelle de la part du politique, surtout lorsque l'on connait l'impact de la santé sur bien des domaines. Mais au-delà du coût, c'est bien la volonté politique qui manque sauf dans la détérioration du financement public. La continuité du système actuel n'est plus tenable ; il avait du sens il y a 50 ans mais en a-t-il encore aujourd'hui, par exemple lorsque l'on voit les difficultés financières d'accès à de nouvelles technologies ou les reports de consultations médicales pour des raisons pécuniaires...Il est de notre devoir en tant que médecin de défendre une vision tournée vers un avenir pas si lointain, pas celle de la continuité qui est à elle seule une menace pour l'avenir de notre système de soins. Il faut penser le système afin que toutes les barrières, particulièrement la multiplicité des compétences santé des différents ministrables mais aussi toute forme de conservatisme inconsistant et oiseux de tous les acteurs de soins (médecins, hôpitaux, mutuelles, politique,...), puissent être abolies. Donnons de la liberté à la créativité des acteurs de soins pour proposer des alternatives avec des finalités d'efficience médicale et économique tout en garantissant de préférence son financement par le pouvoir public.Avec des pénuries de professionnels grandissantes, nous ne pouvons plus jouer de déni mais devons entrer dans une organisation des professions de santé. Cette situation est criante. Les mots " coordination ", " collaboration " et " systèmes de soins " ne sont pas de vains mots et devraient faire partie intégrante de cette vision en ce début de 3ème millénaire. Il en va de la qualité des soins mais également de l'accessibilité et de sa pérennité en matière de financement. Si les politiques continuent d'éroder la solidarité, essence même de notre sécurité sociale, l'avenir des soins sera mis à mal. A nous de réagir dès aujourd'hui pour proposer une vision d'avenir cohérente avec les valeurs que nous défendons.