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La querelle entre les vieux cadors et les jeunes recrues n'est pas nouvelle. Dans toutes les professions, les anciens doivent faire un peu de place aux nouveaux, si possible en leur transmettant une partie de leurs compétences. Les jeunes apportent leur dynamisme, des idées nouvelles et leur conception de la profession. En France, le débat vient de ressurgir de façon virulente dans le monde médical. Le Pr Jean Sibilia, président de la conférence des doyens de faculté de médecine, a, lors de la dernière université d'été de la Fédération hospitalière de France, mis en cause les "valeurs citoyennes et républicaines " de ses jeunes et futurs confrères. Ses propos ont provoqué un véritable tollé outre-Quiévrain. L'Ordre des médecins français s'est même fendu d'un communiqué exprimant "son soutien et sa confiance absolue aux jeunes générations de médecins et d'étudiants en médecine, comme à tous les médecins qui sont au service des patients et de la population. " Il a fait part de sa vive opposition aux propos du Pr Sibilia. "L'Ordre des médecins salue l'engagement total des jeunes médecins, qui chaque jour exercent dans les territoires et les services hospitaliers partout en France, dans des conditions parfois difficiles. "En Belgique, ce conflit de génération se manifeste également de temps en temps. On se souvient d'un débat organisé il y a 15 ans par notre journal durant lequel un honorable représentant du GBS avait, face à un jeune représentant des spécialistes en formation, dénoncé le comportement de la " génération planche à voile ", qui abandonne son hôpital durant le week-end pour partir faire du sport à la mer du nord. Récemment, lors d'un colloque organisé par l'Absym, le Dr Giovanni Briganti, président du CIUM, regrettait le manque d'implication des maîtres de stage dans certains hôpitaux universitaires, laissant les spécialistes en formation se débrouiller seuls la plupart du temps. Un constat sévère qui n'était pas totalement partagé par ses aînés. La querelle des anciens et des nouveaux n'est heureusement pas prête de s'arrêter. Les remises en cause améliorent les systèmes. Vincent Claes, rédacteur en chef