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L'intolérance au lactose est un sujet encore peu étudié malgré l'engouement général de la population au sujet de l'alimentation. De plus, les MTs sont régulièrement confrontés à des plaintes abdominales chroniques et récurrentes chez leurs patients. Il est donc intéressant d'identifier chez quels patients avec ce type de plaintes, il y a lieu de dépister une intolérance au lactose et dans quel but la dépister. Pour permettre aux MTs de mieux reconnaître et appréhender cette pathologie, ce travail tente de réaliser une ébauche de score pour l'aide au diagnostic. Vu les phénomènes de mode en rapport avec les glucides, les fibres, le gluten, etc., il est nécessaire de se positionner et d'élaborer une prise en charge pour ces patients qui présentent des symptômes digestifs chroniques. Il existe un avantage collectif à fournir aux médecins plus d'information sur l'intolérance au lactose pour qu'ils sachent quand enclencher la démarche diagnostique et si celle-ci est nécessaire. Les futurs patients ayant des troubles digestifs généraux pourraient, dans le futur, être mieux orientés et mieux pris en charge.Dans un premier temps, une revue de la littérature récente a été effectuée selon la méthode PIPOH. Suite à quoi, une étude qualitative a été réalisée via un focus groupe et des entretiens semi dirigés de différents médecins généralistes consentants à Bruxelles et en Wallonie. Le fait d'utiliser une méthode qualitative permet de mieux appréhender les motivations, les comportements, les opinions ainsi que les attentes et les craintes vis-à-vis de l'intolérance au lactose.Après analyse et comparaison avec les données de la littérature, il est clair qu'il existe un souci de définition de l'intolérance au lactose et une confusion avec la malabsorption au lactose en médecine générale. Nous n'avons aucun chiffres précis ni recensement des patients intolérants car il n'y a pas une dose unique de lactose qui déclenche les symptômes. Le diagnostic d'intolérance au lactose est envisagé face à des patients avec des plaintes digestives telle que des douleurs abdominales chroniques et récurrentes accompagnées de diarrhée, flatulence et ballonnement. Ceux-ci sont dus à l'absorption de l'eau par le lactose non digéré dans les intestins suite au phénomène d'osmose, qui va accélérer le transit intestinal. Ces symptômes sont très subjectifs et difficiles à quantifier lors d'études. A l'aide d'une anamnèse fouillée, les MTs essayent d'enquêter sur un éventuel rapport avec le lait quand ils y pensent. L'anamnèse pour ce type de pathologie n'est pas toujours facile, il est important de préciser le timing entre l'apparition des symptômes et la prise de lait ainsi que la quantité de lait bue. Il faut faire attention de ne pas confondre l'intolérance au lactose avec d'autres troubles digestifs fonctionnels comme le colon irritable et de repérer les causes de malabsorptions secondaires. Bien que l'intolérance au lactose ne soit pas très fréquente, les MTs ont plusieurs façons d'agir pour la diagnostiquer que ce soit de manière purement clinique ou à l'aide du Breath test. Ils pensent qu'il est intéressant de poser ce diagnostic pour améliorer la qualité de vie des patients et diminuer l'absentéisme au travail grâce à un simple régime d'éviction. Certains MTs réfèrent à un diététicien pour la prise en charge ou alors connaissent les grandes sources de lactose et savent quels aliments les intolérants au lactose doivent éviter. Dans ce domaine, il faut toujours rester en alerte face à des patients qui s'autodiagnostiquent et arrêtent une série d'aliments essentiels. Les MTs tempèrent néanmoins en précisant qu'il ne s'agit pas d'une pathologie grave devant absolument être détectée.Il est nécessaire de garder l'intolérance au lactose à l'esprit comme diagnostic potentiel de troubles digestifs chroniques pour améliorer la qualité de vie des patients grâce à un régime d'éviction. Les troubles fonctionnels digestifs sont des plaintes fréquentes en médecine générale, il est donc nécessaire d'accorder de l'importance à ses plaintes et d'essayer de trouver un diagnostic pour améliorer la qualité de vie du patient.Un score pourrait s'avérer utile pour déterminer quand il y a lieu de penser à l'intolérance au lactose et peut-être, de confirmer ce diagnostic. Une ébauche en a été réalisée dans ce travail. Des études de meilleur niveau de preuve utilisant une définition précise de l'intolérance au lactose pourraient être réalisées dans le futur.Dr Alizée LhoestLe Dr Lhoest a commencé ses études de médecine pour pouvoir établir une relation de confiance avec les patients. "Je me suis vite rendue compte, lors des stages de mon cursus, qu'établir ce genre de relation était beaucoup plus difficile à l'hôpital. La MG permet de suivre des patients pendant toute une partie de leur vie et de vieillir avec eux", nous explique la jeune généraliste. Les plus grandes qualités du MG, selon elle, sont l'empathie, la patience, l'écoute et le professionnalisme. "Je pense qu'il faut trouver une place juste dans la relation que l'on tisse avec le patient sans se laisser submerger par celle-ci. C'est là toute la difficulté de ce métier", ajoute-t-elle. Ses deux années d'assistanat, le Dr Lhoest les a réalisées à la maison médicale La Brèche à Châtelineau. "J'y avais également fait un des stages de médecine générale au cours de mes études. J'avais beaucoup aimé l'endroit et l'ambiance de travail. Le fait de travailler en groupe était très stimulant et surtout rassurant pendant les premiers mois de l'assistanat", nous explique la généraliste qui considère cette région comme attachante et où l'on se sent utile pour la population. Ce que la jeune femme aime dans la pratique, c'est de voir l'évolution de la relation avec le patient et la confiance qui s'installe petit à petit. Ce qu'elle apprécie le moins, c'est le côté parfois extrêmement administratif du métier. Ses projets ? "j'aimerais faire la formation pour travailler à l'ONE car ils sont souvent en manque de médecin", nous dit-elle. "Mais également m'impliquer dans une maison médicale, tout d'abord en tant que médecin mais aussi en tant que membre administratif et faire de la prévention et promotion de la santé, qui sont tout aussi important", ajoute la jeune médecin. Le futur de la MG, elle l'envisage en associations : "je pense que de plus en plus de maisons médicales ou d'autres associations vont se former. Cela permet aux médecins d'avoir une vie en dehors du cabinet grâce à l'organisation et l'encadrement qui y sont procurés", ajoute la généraliste qui considère le sport comme moyen de décompression.C.S.