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Devant "l'impossibilité de discuter et de se faire entendre", les militants ont envahi le hall du SPF Santé publique où se tenait la réunion. "Nous avons exigé que la ministre descende, ce qu'elle a continué à refuser. Finalement, une délégation syndicale a pu s'entretenir avec son chef de cabinet et le directeur du SPF", a poursuivi le responsable du syndicat chrétien. "Son chef de cabinet est très clairement dans son monde et applique un plan de vol qui ne doit pas changer", a ajouté Yves Hellendorff en regrettant qu'il n'y ait "aucune compréhension" de ce que revendiquent les syndicats."Nous avons réclamé la reprise immédiate des négociations mais nous n'avons obtenu aucun engagement. Or, il est clair qu'en l'absence de garanties formelles quant à la mise en place de balises avant l'introduction du système de réseaux hospitaliers, le front commun mettra sur pied un plan d'actions", a-t-il averti.Pour les syndicats, qui craignaient le passage en force de la ministre De Block lors de la CIM, "les enjeux en termes d'emplois, de conditions de travail, de mobilité géographique et professionnelle sont capitaux.""Il est évident que si la ministre ne garantit pas des réponses claires et engageantes à nos demandes de balises, avant de lancer le dispositif, il y aura des réactions syndicales importantes, à la mesure des enjeux", avait déjà annoncé le front commun en fin de semaine dernière.Du côté de santhea, la fédération des hôpitaux publics, Yves Smeets, directeur général, regrette également un manque d'écoute de la part de la ministre fédérale. "Nous ne sommes jamais entendus et nous ne recevons jamais de réponse à nos questions!" Par ailleurs, il partage le constat du front commun syndical sur les conséquences de la formation des réseaux loco-régionaux sur l'emploi. "Si les réseaux se font de la manière dont Maggie De Block les envisage, il y aura un impact sur les travailleurs. Lorsqu'on concentre des services, fatalement certains d'entre eux disparaissent. Il est illusoire de croire qu'en concentrant et regroupant des activités, le volume de l'emploi va rester identique", commente Yves Smeets. Et d'ajouter que les pressions exercées sur les hôpitaux depuis le début de la législature (lire en page 12) poussent les hôpitaux à trouver des solutions. "Nous avons dénoncé cette situation lors de chaque préparation du budget des soins de santé. Nous subissons aujourd'hui cette politique. Le personnel hospitalier, qui représente le plus grand poste budgétaire des hôpitaux, est impacté. Nous pensons qu'il y a d'autres pistes que la logique des réseaux développée par Maggie De Block - basée sur des territoires géographiques - pour garantir la qualité des soins et l'emploi."Le patron de santhea estime que certaines fonctions non-soignantes devront inévitablement être mutualisées à l'avenir dans le secteur hospitalier. "Nous plaidons pour une saine émulation entre les hôpitaux au sein d'un même territoire. Ce qui permet de garantir la qualité et l'emploi."