Dans le concept de soins intégrés, les blessés graves sont centralisés dans quelques hôpitaux stratégiquement répartis sur l'ensemble du territoire. Ces "Centres majeurs de traumatologie" répondent à des exigences extrêmement élevées en termes d'équipement, de qualification du personnel et de disponibilité (24h/24 et 7j/7).

Peuvent-ils être transposés à la réalité belge ? En étudiant des exemples étrangers, le KCE constate que "notre système présente déjà beaucoup d'atouts, mais qu'il reste quelques lacunes, surtout au niveau de la coordination des différents acteurs. La réforme du paysage hospitalier actuellement en cours offre des opportunités uniques pour optimiser la prise en charge des blessés graves dans notre pays".

L'auteure du rapport, Maria Isabel Farfan, montre que notre système de prise en charge des blessés graves peut compter sur des hôpitaux très bien équipés et des équipes mobile d'urgence (SMUR1) qualifiées. Elle souligne aussi que "les temps de transport des blessés sont remarquablement courts : 10 minutes, un chiffre (médian) largement inférieur aux objectifs fixés au niveau international, qui se situent aux alentours de 30 à 45 minutes. Par contre, il y a des déficiences au niveau de l'articulation de tous ces acteurs entre eux".

Coordination des acteurs

La coordination entre acteurs, c'est précisément l'essence des "systèmes intégrés de traumatologie" que l'on voit apparaître un peu partout dans le monde et que les chercheurs du KCE ont analysés. "Tous les intervenants y opèrent selon des procédures prédéfinies et standardisées (qui peuvent notamment être observées dans certaines séries télévisées médicales américaines ou anglaises bien documentées). L'accent est mis non plus sur des hôpitaux qui exercent isolément, mais sur une chaîne d'acteurs coordonnés : équipes mobiles d'urgence, services hospitaliers et même hôpitaux entre eux. L'objectif est de concentrer les patients gravement blessés dans les hôpitaux où ils trouveront l'expertise la plus adéquate pour la prise en charge complexe qu'ils requièrent."

Or le KCE constate une trop grande dispersion des blessés en Belgique en raison de la densité hospitalière. Le patient urgent est toujours transporté dans l'hôpital le plus proche. "C'est ainsi que, en 2015, environ 3500 victimes de traumatismes graves ayant nécessité une intervention du SMUR2 ont été transportées vers 145 hôpitaux différents ! Or il est impossible de maintenir des équipes ayant les compétences requises et disponibles en permanence dans autant d'hôpitaux."

Ce qu'il faudrait, ce sont des centres majeurs de traumatologie (Major Trauma Centres - MTC) en nombre restreint, pointe le KCE. "Il s'agit d'hôpitaux qui répondent à des critères extrêmement exigeants en termes d'équipements (salles de déchoquage, salles d'opération spécialisées pour la chirurgie traumatologique, services de neurochirurgie et de soins intensifs, banque de sang suffisante pour effectuer des transfusions de masse,...) et de personnel hautement spécialisé, présent sur place 24h/24 et 7j/7 et fonctionnant selon des procédures bien rodées."

Réforme du paysage hospitalier

Etant donné que notre pays planche sur une importante réforme du paysage hospitalier (réseautage et financement), le KCE estime que la mise en place d'un système intégré de traumatologie, à l'image de ceux des pays voisins, "devrait idéalement s'inscrire dans cette réforme et s'aligner sur le nouveau dessin du territoire". Les chercheurs du KCE estiment qu'en tenant compte de ces multiples facteurs, et après discussion avec des acteurs hospitaliers de terrain, un nombre raisonnable serait de 4 à 7 MTC pour tout le territoire.

Dans la même veine, le KCE souhaite qu'on en profite pour centraliser la collecte des données.

Dans le concept de soins intégrés, les blessés graves sont centralisés dans quelques hôpitaux stratégiquement répartis sur l'ensemble du territoire. Ces "Centres majeurs de traumatologie" répondent à des exigences extrêmement élevées en termes d'équipement, de qualification du personnel et de disponibilité (24h/24 et 7j/7).Peuvent-ils être transposés à la réalité belge ? En étudiant des exemples étrangers, le KCE constate que "notre système présente déjà beaucoup d'atouts, mais qu'il reste quelques lacunes, surtout au niveau de la coordination des différents acteurs. La réforme du paysage hospitalier actuellement en cours offre des opportunités uniques pour optimiser la prise en charge des blessés graves dans notre pays".L'auteure du rapport, Maria Isabel Farfan, montre que notre système de prise en charge des blessés graves peut compter sur des hôpitaux très bien équipés et des équipes mobile d'urgence (SMUR1) qualifiées. Elle souligne aussi que "les temps de transport des blessés sont remarquablement courts : 10 minutes, un chiffre (médian) largement inférieur aux objectifs fixés au niveau international, qui se situent aux alentours de 30 à 45 minutes. Par contre, il y a des déficiences au niveau de l'articulation de tous ces acteurs entre eux".La coordination entre acteurs, c'est précisément l'essence des "systèmes intégrés de traumatologie" que l'on voit apparaître un peu partout dans le monde et que les chercheurs du KCE ont analysés. "Tous les intervenants y opèrent selon des procédures prédéfinies et standardisées (qui peuvent notamment être observées dans certaines séries télévisées médicales américaines ou anglaises bien documentées). L'accent est mis non plus sur des hôpitaux qui exercent isolément, mais sur une chaîne d'acteurs coordonnés : équipes mobiles d'urgence, services hospitaliers et même hôpitaux entre eux. L'objectif est de concentrer les patients gravement blessés dans les hôpitaux où ils trouveront l'expertise la plus adéquate pour la prise en charge complexe qu'ils requièrent."Or le KCE constate une trop grande dispersion des blessés en Belgique en raison de la densité hospitalière. Le patient urgent est toujours transporté dans l'hôpital le plus proche. "C'est ainsi que, en 2015, environ 3500 victimes de traumatismes graves ayant nécessité une intervention du SMUR2 ont été transportées vers 145 hôpitaux différents ! Or il est impossible de maintenir des équipes ayant les compétences requises et disponibles en permanence dans autant d'hôpitaux."Ce qu'il faudrait, ce sont des centres majeurs de traumatologie (Major Trauma Centres - MTC) en nombre restreint, pointe le KCE. "Il s'agit d'hôpitaux qui répondent à des critères extrêmement exigeants en termes d'équipements (salles de déchoquage, salles d'opération spécialisées pour la chirurgie traumatologique, services de neurochirurgie et de soins intensifs, banque de sang suffisante pour effectuer des transfusions de masse,...) et de personnel hautement spécialisé, présent sur place 24h/24 et 7j/7 et fonctionnant selon des procédures bien rodées."Etant donné que notre pays planche sur une importante réforme du paysage hospitalier (réseautage et financement), le KCE estime que la mise en place d'un système intégré de traumatologie, à l'image de ceux des pays voisins, "devrait idéalement s'inscrire dans cette réforme et s'aligner sur le nouveau dessin du territoire". Les chercheurs du KCE estiment qu'en tenant compte de ces multiples facteurs, et après discussion avec des acteurs hospitaliers de terrain, un nombre raisonnable serait de 4 à 7 MTC pour tout le territoire.Dans la même veine, le KCE souhaite qu'on en profite pour centraliser la collecte des données.