Si le lupus érythémateux disséminé (LED) n'est pas à proprement parlé une maladie orpheline au regard du nombre non négligeable de patients qui en souffrent, orphelin il l'est, ou l'était, sur le plan thérapeutique. Mais les choses sont en train de bouger rapidement. Le lupus sort de sa tanière! Responsable du comité EULAR pour la sélection des abstract, le Pr Thomas Dörner nous présente les dernières avancées dans la prise en charge du LED.

Notre mode de vie, surtout nos habitudes alimentaires, a, une fois de plus, frappé. Plusieurs études récentes ont tiré la sonnette d'alarme constatant une importante augmentation de la prévalence de la goutte dans nos sociétés occidentales. Nouvelle confirmation avec cette étude américaine qui s'est particulièrement intéressée aux visites dans les services d'urgence pour crise aiguë de goutte.

Alors qu'il est de coutume de stopper la prise d'AINS lorsque le patient atteint d'une spondylarthrite ankylosante (SpA) passe vers un traitement par anti-TNF, une étude américaine menée à l'Université de Californie, San Francisco, montre que, au contraire, la combinaison des deux traitements a un effet synergique en ralentissant la progression radiologique. Ceci est particulièrement vrai pour le celecoxib ainsi qu'en cas d'administration de doses élevées d'AINS.

L'arrêt temporaire ou définitif d'un traitement de l'ostéoporose après 3 ou 5 ans de biphosphonates est devenu un lieu commun ces dernières années. Mais, quel est l'impact, positif ou négatif, de ces vacances thérapeutiques ? Telle est la question à laquelle une équipe d'investigateurs de l'Université d'Alabama à Birmingham a tenté de répondre via une analyse approfondie des données collectées par Medicare entre 2006 et 2014.

Quittons pour quelques instants la pure rhumatologie pour nous intéresser aux effets secondaires de type auto-immun (dont rhumatismaux) qui peuvent émailler le traitement par inhibiteurs de check-point, un type d'immunothérapie qui a littéralement révolutionné le traitement de certains cancers avancés. Une étude française, menée au CHU de Bordeaux, nous rassure en démontrant que, loin d'être délétères, ces effets secondaires de type auto-immun sont, tout au contraire, associés à une survie globale augmentée et témoignent, en fait, d'une stimulation plus efficace du système immunitaire. Première fois qu'un effet secondaire est à souhaiter plutôt qu'à éviter!

Bien que la PR soit, en général, une pathologie des populations âgées, la prévalence est aussi non négligeable chez les jeunes adultes, les adolescents et même chez les enfants. Comme cette affection touche en majorité des femmes, il est logique de se poser la question de l'impact de l'affection rhumatismale sur le déroulement de la grossesse, la santé de la mère et celui de l'enfant à la naissance, autant de domaines pour lesquels les données solides sont rares d'où l'intérêt de cette étude menée à Taïwan.

Les AINS constituent depuis toujours la pierre angulaire du traitement de la douleur chez les patients atteints d'ostéo-arthrite. Ils peuvent donc légitimement être considérés comme des amis. Mais, une étude canadienne, basée sur l'analyse de données administratives du Ministère canadien de la Santé et présentée par le Pr Aslam Anis (University of British Columbia) montre que la prise régulière d'AINS représente 68% du risque cardiovasculaire conféré par la présence d'une ostéo-arthrite. Drôle d'ami en fait!

Si l'atteinte synoviale caractérise la PR, l'enthésite est, pour sa part, au coeur de la spondylarthrite ankylosante. Fin 2017, le Pr Rik Lories (UZ Leuven) en collaboration avec Georg Schett et nombre de confrères européens a participé à la publication d'un important article dans la revue Nature qui nous renseigne sur la pathophysiologie de l'enthésite, en particulier son micro-environnement immunitaire, sur les outils cliniques et de diagnostic les plus adaptés et performants et aussi sur de nouvelles options thérapeutiques ciblées au premier rang desquelles on trouve les inhibiteurs de cytokines et, en particulier, les inhibiteurs de IL-23, IL-17 et TNF.

Plus connus sous leur acronyme de DMARD, les agents antirhumatismaux modificateurs de la maladie sont loin d'avoir usurpé leur dénomination. Deux études présentées à l'EULAR 2018 témoignent de leur effet protecteur sur les articulations des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) en évaluant leur impact sur le recours aux arthroplasties du genou et de la hanche.

Une étude suédoise a suivi durant 5 ans la trajectoire thérapeutique de 1700 patients à partir de la prescription de leur premier DMARD biologique. Récit d'un parcours du combattant dans un paysage en mutation perpétuelle.

Un quart d'heure à peine, le temps de présenter en session plénière les résultats de l'étude ZAP2, aura suffi pour voir s'envoler un bel espoir pour les quelques quarante millions de patients qui, en Europe, souffre de gonarthrose. Administré durant deux ans à raison d'une perfusion annuelle, l'acide zolédronique ne fait guère mieux que le placebo pour réduire la douleur et améliorer la fonctionnalité des patients mais, surtout, il ne montre aucune propension à modifier l'activité de la maladie et donc protéger l'articulation.

CANTOS, l'étude qui, il y a quelques mois, validait pour la première fois l'hypothèse inflammatoire dans l'athérosclérose, revient sur le devant de la scène en démontrant, cette fois, un effet préventif potentiel du canakinumab, un inhibiteur de l'IL-1 bêta, sur les crises de gouttes et ce, indépendamment du taux d'acide urique.

Après un suivi de 23 ans, une troisième et nouvelle analyse de l'étude COBRA suggère qu'un traitement précoce et intensif de la PR apporte d'importants bénéfices sur le très long cours, ce compris une quasi normalisation du taux de mortalité qui tend à se confondre avec celui de la population générale.

Comme souvent en cas de pathologie douloureuse chronique, les patients atteints de gonarthrose sont à haut risque de développer un état dépressif. Tel est en effet le cas pour environ 20% des patients selon les études disponibles. Mais quels sont les facteurs de gravité de la gonarthrose qui peuvent favoriser cette évolution vers un état dépressif et comment gérer cette situation?