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Les chercheurs ont utilisé les données de l'enquête nationale sur la santé et la nutrition (NHANES-III) portant sur 14 289 personnes âgées de 20 ans et plus aux États-Unis entre 1988 et 1994, un échantillon qu'ils ont suivi jusqu'à la fin de 2011. Tous les participants ont subi un examen médical et un test sur leur niveau de plomb. Au cours de l'étude, 4 422 personnes sont mortes dont 1 801 de maladies cardiovasculaires et 988 de cardiopathies ischémiques.Au début de la recherche, le niveau moyen de plombémie dans le sang des participants était de 2,7 µg/dL. Un sur cinq (3632 personnes) avait 5 µg/dL ou plus.Les auteurs ont observé qu'une augmentation de la concentration de plomb de 1,0 µg/dL à 6,7 µg/dL est associée à une hausse de 37 % de la mortalité toutes causes confondues, et de 70 % de la mortalité due à une maladie cardiovasculaire, tandis que celle causée par une cardiopathie ischémique a carrément doublé.Après prise en compte des facteurs pouvant constituer un biais de confusion dans l'interprétation, les auteurs évaluent à 412 000 le nombre de décès qui peuvent être attribués à l'exposition au plomb chaque année aux États-Unis, ce qui représente 18% de tous les décès. Cette estimation, étonnamment élevée, se rapproche de celle liée au tabagisme qui tue quelque 483 000 Américains chaque année.Référence : The Lancet, 12 mars 2018, DOI : 10.1016/S2468-2667(18)30025-2