...

Conduite par le Pr Alexandre Reymond, directeur du Centre intégratif de génomique de l'Université de Lausanne, cette recherche a débuté avec le cas d'une famille lituanienne dont les deux enfants étaient lourdement atteints, sans que l'on sache quelle était la cause de leurs symptômes et alors que leurs parents étaient sains.Le séquençage à haut débit du génome de chaque membre de cette famille et la comparaison avec le génome de dizaines de milliers d'individus sains a permis d'identifier des mutations génétiques dans le gène KIAA1109, qui contient l'information nécessaire à la fabrication d'une protéine de très grande taille présente chez la plupart des animaux. Ces mutations sont à l'origine de la pathologie que le Pr Reymond a nommée "syndrome d'Alkuraya-Kucinskas", pour honorer les cliniciens lituaniens et saoudiens ayant identifié les premiers patients.Préliminaires, les résultats ont ensuite été confirmés par des analyses effectuées sur 11 autres patients issus de 9 familles provenant du Royaume-Uni, d'Algérie, de Tunisie, d'Arabie Saoudite, des États-Unis, et de Singapour.Grâce aux treize patients, il a été possible d'établir le profil clinique complet de la nouvelle pathologie qui se manifeste par une malformation cérébrale sévère. L'enfant ne parle pas. Il ne marche pas. Une arthrogrypose et un pied-bot constituent d'autres symptômes. Dans les cas les plus sévères, le foetus ou le nouveau-né ne survit pas."La prochaine étape consiste à comprendre le rôle normal de la protéine KIAA1109, qui est inactivée chez les patients," annonce le Pr Reymond. Selon lui, on pourrait aussi envisager, dans le cadre de familles ayant déjà été touchées par cette maladie, de dépister une éventuelle mutation du gène KIAA1109 par le biais d'un test prénatal en cas de nouvelle grossesse.(référence : American Journal of Human Genetics, 4 janvier 2018, DOI : 10.1016/j.ajhg.2017.12.002)