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Jusqu'à présent, de nombreux antibiotiques ont été élaborés au départ de substances naturelles produites par les bactéries elles-mêmes afin de lutter contre d'autres souches. On trouve ces substances dans le sol. Des microbiologistes zurichois se sont concentrés sur un tout autre écosystème, la phyllosphère, au-dessus du sol, et, plus particulièrement sur les surfaces foliaires de l'arabette des dames (Arabidopsis thaliana), une plante sauvage très répandue en Europe.L'analyse en laboratoire de 224 souches bactériennes provenant de cette plante leur a permis d'identifier 725 interactions antibiotiques s'illustrant par une inhibition de la multiplication de certaines bactéries et émanant pour la plupart de 26 souches.De plus, en se focalisant sur les groupes de gènes et les substances d'une souche bactérienne particulièrement active du genre Brevibacillus, les auteurs ont découvert plusieurs substances chimiques ayant une activité antibiotique. L'une d'entre elles, baptisée Macrobrevin, présente une structure chimique totalement nouvelle.Reste à déterminer si la Macrobrevin et d'autres substances nouvellement découvertes agissent aussi sur les bactéries pathogènes pour l'homme. Mais quoiqu'il en soit, les résultats obtenus montrent que la phyllosphère, peu explorée à ce jour, recèle de nombreuses substances naturelles inconnues qui pourraient permettre l'élaboration de nouveaux composés présentant des mécanismes d'action radicalement différents de ceux utilisés dans les médicaments actuels.(référence : Nature Microbiology, 23 juillet 2018, doi : 10.1038/s41564-018-0200-0)https://www.nature.com/articles/s41564-018-0200-0