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Le risque de tumeurs malignes secondaires (groupées par région) a été comparé à la probabilité de survenue de ces tumeurs malignes secondaires chez une femme de 55 ans, selon le programme SEER (USA Surveillance, Epidemiology, and End Results).Le suivi médian de toutes les patientes atteignait 13,8 ans, à partir du début de la radiothérapie (en moyenne 12,7 ans, fourchette 0,1-23,6 ans). Les taux de tumeurs malignes secondaires à 5, 10, 15 et 20 ans étaient de 3,4, 7,3, 12,0 et 15,1 %. Ces chiffres sont comparables à ceux du SEER : respectivement 5,0, 8,4, 12,1 et 15,9 %.Les tumeurs malignes secondaires les plus fréquentes étaient des tumeurs gynécologiques (22 patientes : 12 cancers utérins, 9 tumeurs ovariennes et 1 tumeur du col utérin), gastro-intestinales (12 patientes : toutes les tumeurs en dehors du champ d'irradiation), des mélanomes (10 patientes : toutes les tumeurs en dehors du champ d'irradiation), des tumeurs de la tête et du cou (10 patientes : 6 cancers de la thyroïde, 3 d'une glande parotide et 1 tumeur non spécifiée de la tête et du cou), du poumon (7 patientes), des leucémies (6 patientes) et des lymphomes (5 patientes).Bien que le risque global de tumeurs malignes secondaires ne diffère pas par rapport au groupe contrôle, nous notons quand même une prévalence plus élevée de tumeurs gynécologiques à 5, 10 et 15 ans (p < 0,03) et de mélanomes à 10, 15 et 20 ans (p < 0,03), comparativement au SEER. On n'a pas retenu de différences sur le plan du risque de développement de tumeurs secondaires de la tête et du cou, de cancers du poumon, de leucémies ou de lymphomes. Le risque de tumeurs malignes secondaires n'augmente pas avec la dose de rayons (60-63 Gy versus > 63 Gy : respectivement à 5 ans, 4,7 % (IC à 95 % 2,7-8,1) versus 3,3 % (IC à 95 % 1,8-5,9) et à 10 ans, 9,1 % (IC à 95 % 6,1-13,6) versus 8,6 % (IC à 95 % 5,8-12,6).Bien qu'on ait observé un risque statistiquement significatif de tumeurs gynécologiques et de mélanomes, ces tumeurs ne sont pas imputables au traitement, et l'incidence globale de tumeurs malignes secondaires n'est pas augmentée après une radiothérapie en cas de chirurgie d'épargne mammaire.Kushner, C. J., Hwang, W-T., Wang, S. Et al.: Long‑term risk of second malignancies in women after breast conservation therapy for ductal carcinoma in situ or early‑stage breast cancer. Breast Cancer Research and Treatment (2018) 170:45-53. https://doi.org/10.1007/s10549-018-4729-7.