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Pour identifier systématiquement les gènes nécessaires à la propagation des cellules tumorales dans un microenvironnement tumoral, les scientifiques de l'Université d'Alberta ont commencé par établir une nouvelle plateforme de criblage in vivo quantitative basée sur l'imagerie intravitale de métastases cancéreuses humaines dans des embryons aviaires sans coquille. Ensuite, ils ont utilisé un outil moléculaire appelé "bibliothèque knock-out" pour insérer des petits ARNs en épingle à cheveux (shRNA) dans les cellules cancéreuses. Ces derniers se sont liés à des gènes spécifiques dans les cellules et ont stoppé leur activation.Les auteurs ont alors inséré les cellules cancéreuses dans les embryons aviaires et observé si elles formaient des amas cancéreux, ce qui signifie que toutes les étapes des métastases sont bloquées. Les cellules de ces amas ont enfin été extraites afin d'identifier puis de valider les gènes impliqués dans le processus de la propagation des métastases, et non propres à un seul cancer. En procédant de cette manière, l'équipe canadienne en a identifiés 11 susceptibles de bloquer plus de 99,5% des métastases cancéreuses dans les cellules vivantes.Le Pr John Lewis, principal auteur, a qualifié la découverte récemment faite par son équipe de "révolutionnaire." Désormais, il espère passer à des essais cliniques avec des êtres humains dans le courant des prochaines années afin de produire un traitement capable d'arrêter les métastases qui, dit-il, "tuent 90% de tous les patients atteints de cancer." "Je pense que si nous pouvons arrêter les métastases à n'importe quel stade de progression chez ces patients, nous allons avoir un effet significatif sur la survie," a-t-il ajouté. (référence : Nature Communications, 14 juin 2018, doi : 10.1038/s41467-018-04743-2)