...

Sur les 18.000 Belges qui chaque année sont victimes d'un infarctus cérébral, la grande majorité peut être soignée grâce à un traitement médicamenteux pour dissoudre le caillot. Chez environ 700 à 1.000 patients par an, un acte interventionnel est pratiqué, dans la majorité des cas par une thrombectomie."L'expertise de l'équipe soignante est vraiment primordiale. Elle détermine dans une large mesure si le patient gardera ou non des séquelles après un accident vasculaire, et, si oui, la gravité de celles-ci ", commente la ministre De Block. Son cabinet estime que pour pouvoir garantir la meilleure qualité de soins possible aux patients, un radiologue interventionnel doit pratiquer au minimum 40 à 60 interventions par an. "La qualité de l'intervention diminue sinon sensiblement et le patient court alors davantage de risques de garder à vie de graves séquelles. De même, la coordination des soins par le neurologue et l'expertise de l'équipe soignante concernée sont cruciaux pour une issue favorable."En outre, le temps nécessaire pour transférer le patient à l'hôpital et le prendre en charge est primordial. " Les chances d'un bon rétablissement sont en effet les plus grandes en cas d'intervention au cours de la première heure. Avec maximum 15 centres, nous pouvons répartir l'offre de façon à ce que le patient puisse toujours parvenir dans l'heure dans un centre spécialisé, peu importe où il se trouve. En outre, les neuroradiologues interventionnels et les équipes soignantes concernées pourront, grâce à la concentration dans maximum 15 centres, développer l'expertise indispensable pour garantir aux patients la meilleure qualité possible. "L'arrêté royal, paru ce 1er février 2019, au Moniteur belge, fixe le nombre maximum de centres pour des soins interventionnels de l'AVC dans notre pays. Au sein de la Conférence interministérielle de la Santé publique, ce nombre sera à présent réparti entre la Wallonie, Bruxelles et la Flandre . Les entités fédérées pourront ensuite accorder les agréments aux hôpitaux individuels. Qu'en pense le Dr Christian Delcour (CHU De Charleroi) qui depuis des années (et encore cette semaine dans Le Soir) réclame une identification des centres spécialisés et un financement adapté. Ets-il satisfait de la décision ministérielle? "Globalement oui, avec cinq ans de retard...Il faut donc maintenant que ces centres soient très rapidement identifiés afin que les patients ne soient plus envoyés ailleurs, via un trajet de soins. Il faut effectivement agréer des centres qui ont l'habitude, constitués d'équipes pluridisciplinaires : neurologue, urgentiste, réanimateurs, anesthésiste et radiologue interventionnel."Le radiologue interventionnel espère que le financement suivra, car le fonctionnement de ces centres implique des équipes d'astreinte 24h sur 24 et 7 jours sur 7 durant 365 jours. Une disponibilité qu'il n'est pas toujours facile s'assurer. A moins de collaborer.