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Une première plainte concernant deux femmes a été déposée mercredi auprès du tribunal de grande instance (TGI) de Paris, par Me Laurent Gaudon, a indiqué ce dernier à l'AFP, confirmant une information de Radio France et du Monde. L'avocat, qui avait défendu des victimes des implants PIP, a vu "plus d'une cliente sur 4 se faire poser des prothèses Allergan après PIP". "Dès 2015, il y a eu des doutes sérieux sur ces implants, l'Inca (Institut national du cancer), alors dirigé par (la ministre de la Santé) Agnès Buzyn, a rapporté que sur 18 cas de lymphome suite à la pose d'implants, 14 étaient de marque Allergan", dénonce-t-il. Jeudi matin, une autre femme de 42 ans, victime d'un lymphome anaplasique à grandes cellules, va porter plainte auprès du pôle santé publique du TGI de Marseille, selon son avocat Me Emmanuel Molina. "Elle a été victime dans sa chair de dommages irréversibles", décrit-il à l'AFP, "et nous avons des éléments qui attestent le lien de causalité entre les prothèses et le déclenchement de ce cancer très agressif". Les deux plaintes visent "à la fois le laboratoire, l'organisme de certification et les autorités sanitaires", assure Me Molina, ajoutant "redouter un scandale sanitaire de grande ampleur". Sur environ 500.000 femmes porteuses d'implants mammaires en France, une cinquantaine de cas d'une forme rare de cancer, le lymphome anaplasique à grandes cellules (LGAC), a été recensée depuis 2011, principalement concernant des implants à enveloppe texturée. Ce type d'implants mammaires représente 85% du marché français et Allergan est l'un des acteurs majeurs de ce segment dans le pays. Mi-décembre, le géant pharmaceutique avait défendu dans un communiqué le profil de "bénéfice-risque" de ses implants mammaires texturés. Allergan avait perdu quelques jours plus tôt le marquage CE pour ses implants mammaires à enveloppe texturée parce qu'il n'avait pas pu présenter des données additionnelles sur ces produits dans les délais impartis, a-t-il expliqué.