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" Nous sommes très contents de la forte participation des spécialistes à ce congrès organisé en Belgique. Réunir 1.700 participants est un exploit dans notre discipline ", explique le Pr Michaël Bruneau, chef de clinique dans le service de neurochirurgie de l'Hôpital Erasme, président du congrès EANS 2018, et secrétaire de la Société belge de neurochirurgie. " La Société mondiale de neurochirurgie, la Société asiatique et australasienne de neurochirurgie, la Fédération latino-américaine des sociétés de neurochirurgie et la Société européenne de neurochirurgie pédiatrique ont été partenaires de ce congrès. 76% des participants étaient européens et 24% extra-européens."Lors de ce colloque, plusieurs sessions ont été consacrées à la formation des neurochirurgiens. " On constate une très grande hétérogénéité dans les processus de sélection des candidats et les programmes de formation entre les différents pays européens et d'un continent à un autre. Il y a toutefois une volonté d'homogénéisation, mais c'est un énorme chantier ", explique le Pr Michaël Bruneau.Le secrétaire de la Société belge de neurochirurgie souligne qu'en Belgique la formation en neurochirurgie est essentiellement réalisée dans des hôpitaux académiques. Chaque université développe son programme de sélection et de formation, qui est ensuite avalisée par une commission d'agrément. " Par contre, aux Etats-Unis et en France, un concours national est organisé pour sélectionner les futurs candidats neurochirurgiens. "" Outre une formation technique de pointe, les aspects psychologiques commencent également à être intégrés car notre discipline est extrêmement exigeante et requiert un mental à toute épreuve ", ajoute le Pr Bruneau.Lors du congrès, tous les domaines de la neurochirurgie ont été abordés. " Mon objectif était aussi d'être fédérateur ", précise le président de l'EANS 2018. " Le comité scientifique a rassemblé des médecins de tous les centres belges de neurochirurgie et de toutes universités, francophones et néerlandophones qui ont travaillé de manière concertée. Cette unité au niveau belge a été un succès qui s'est ressenti et a participé à la réussite de l'événement. Tous les participants ont apprécié cette organisation. "Le Pr Jacques Brotchi, neurochirurgien belge reconnu au niveau mondial et président du Sénat, a donné la lecture européenne lors du congrès. " Cette lecture spéciale est confiée à un neurochirurgien prestigieux ", précise le Pr Michaël Bruneau. Tout le congrès étant articulé sur le thème " Facts, Fiction, Future ", le Pr Brotchi a brillamment traité des " Facts, Fake News and Future. "Durant les sessions plénières, plusieurs invités prestigieux ont pris la parole : l'astronaute Dirk Frimout ; la ministre Maggie De Block ; le Pr Alim Louis Benabid, un neurochirurgien français qui a développé la stimulation neurochirurgicale profonde contre la maladie de Parkinson et réalise des exosquelettes pour les patients paralysés ; le Pr Jean-Louis Vincent, qui a dressé un topo sur l'évolution des soins intensifs et Herman Van Rompuy, ancien président du Conseil européen, qui a adressé un message positif sur l'évolution de l'Europe.La réalité virtuelle et la chirurgie robotique ont également été au coeur de plusieurs exposés. " Le robot Rosa permet, par exemple, de placer de manière stéréotaxique des électrodes profondes avec une extrême précision ", explique le Pr Bruneau, dont le service est équipé de cette technologie de pointe.Lors du colloque, plusieurs " take home messages " ont été délivrés. Nous en reprenons ici quelques-uns. Les neurochirurgiens recommandent de réaliser des études supplémentaires pour les hématomes sous-duraux chroniques afin de déterminer les techniques les plus efficaces. " On attend les résultats des études réalisées au Danemark, en Belgique et aux Pays-Bas. " L'importance d'une classification des métastases cérébrales et de mener des recherches sur les tumeurs cérébrales primaires et secondaires en utilisant des marqueurs moléculaires a également été soulignée. Les orateurs ont rappelé la nécessité d'une bonne collaboration pluridisciplinaire entre neurochirurgiens, radiothérapeutes et oncologues pour délivrer le meilleur traitement contre les tumeurs cérébrales. La diffusion de nouveaux outils d'imagerie médicale, par exemple l'IRM à 7 Tesla, et le développement d'électrodes plus sophistiquées devraient permettre d'encore améliorer les résultats de la neurochirurgie fonctionnelle. Le Pr B. Depreitere a résumé le trajet de soin unique qui a été établi par le KCE avec de nombreux experts pour les patients souffrant de lombalgies avec ou sans radiculopathie. Ce trajet de soin procure une aide et une harmonisation pour la prise en charge des patients.Le congrès EANS 2018 a été d'un excellent niveau. Les neurochirurgiens se retrouveront l'année prochaine en septembre à Dublin pour échanger à nouveau sur leur discipline.Vincent Claes