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Matteo Salvini a fait adopter en novembre un décret-loi controversé qui a fortement durci la politique de l'Italie en matière d'immigration. La principale mesure du texte abolit les permis de séjour humanitaires jusqu'à présent accordés aux personnes vulnérables, familles ou femmes seules avec enfants, victimes de traumatismes pendant leur périple vers l'Italie.Intolérable pour le maire sicilien. Pourquoi? Parce que cette loi interdit l'obtention du droit de résidence à une personne disposant d'un permis de séjour sur le territoire. Elle prive de ce fait les mairies de la possibilité de délivrer une carte d'identité ou une inscription au service sanitaire national, cette dernière étant obligatoire pour accéder aux prestations de santé comme le médecin de famille.Plusieurs élus ont emboîté le pas de leur collègue sicilien parmi lesquels les maires de gauche de Naples et de Florence mais aussi le maire de Parme, dissident du Mouvement Cinq étoiles (M5S), le parti populiste qui forme avec la Ligue la coalition au pouvoir en Italie.Une politique "antiscientifique" Cette démarche intervient peu après la démission du président de l'Institut supérieur de la santé (ISS) en Italie, Walter Ricciardi. Selon lui, le gouvernement populiste a une politique "franchement antiscientifique". L'ancien président de l'ISS estime, dans le quotidien Corriere della Sera,que la coalitation arrivée au pouvoir en juin 2018 a une allergie aux faits prouvés rappelant l'approche envers la science du président américain Donald Trump. "Les représentants du gouvernement ont adopté des positions non scientifiques voire franchement antiscientifiques sur de nombreuses questions. Il est clair que lorsque le vice-Premier ministre dit que lui, en tant que père, pense qu'il y a trop de vaccins obligatoires, inutiles et dangereux, ce n'est pas simplement non scientifique, c'est antiscientifique", assure-t-il en référence au chef de la Ligue, Matteo Salvini."Répéter que les migrants sont porteurs de maladies ne repose sur aucun fondement et (...) oblige (l'Institut) à s'auto-censurer de manière à ne pas contredire la ligne politique", ajoute-t-il. Avant de fustiger d'autres décisions "prises sans évaluation de l'impact sur la santé".