Le sénateur Alain Destexhe fait pour la première fois dans l'édition belge francophone un tour complet de l'immigration en Belgique ces dernières décennies.

Notre pays a connu plusieurs périodes. Les années 81-91 par exemple, qui correspondent aux gouvernement Martens-Gol, ont connu un réel frein migratoire avec plus de sorties (y compris des Belges) que d'entrées dans notre pays. La première décennie du 21e siècle, par contre, se caractérise, dixit Alain Destexhe, par " une véritable explosion migratoire ". Notre pays passe de 10 à plus de 11 millions d'habitants, une augmentation presqu'entièrement due à l'immigration de 1.094.218 étrangers. Parmi les nouveaux-arrivants, la moitié environ bénéfice du regroupement familial. Celui-ci est en effet, jusqu'en 2012, particulièrement généreux puisque le " regroupant " peut même faire venir ses parents. En théorie, à cette époque, un immigré peut se regrouper avec 25 membres de sa famille.

En parallèle, la Belgique a procédé à pas moins de 608.322 naturalisations entre 2000 et 2012 soit plus de 50.000 par an. De même, notre pays a dû gérer 517.295 demandes d'asile entre 1991 et 2015. L'article 8 de la Convention européenne des Droits de l'homme encourage d'ailleurs ce regroupement familial.

" Immigration de peuplement définitive "

La Belgique a également mené deux opérations de régularisation des clandestins (80.000 régularisations entre 2005 et 2010). Le droit d'asile lui-même, un droit fondamental en démocratie, " conçu pour protéger des personnes menacées dans leur pays, le droit d'asile a été détourné et est devenu aujourd'hui un des principaux canaux d'immigration économique. De 2009 à 2012, la Belgique, qui représente 2% de la population européenne, a reçu entre 7 et 10% de l'ensemble des demandeurs d'asile au sein de l'Union européenne. En 2000, les requérants de l'asile contribuaient à hauteur 40% à l'immigration légale !"

Le sénateur n'hésite pas à parler " d'immigration de peuplement définitive " avec une population de Marocains d'origine passant de 460 en 1961 à 400.000 en 2011 et de Turcs de 320 à 200.000 qui forment avec les Italiens et les Français les principales cohortes. Des projections du Pew Research Center nous prédisent 2,580 millions de musulmans en 2050 en Belgique contre environ 700.000 aujourd'hui.

Abus

Certains pays d'envoi de migrants sont sujets à caution, selon l'analyse du sénateur MR : le Dr Destexhe souligne le cas de la Guinée, première au palmarès des origines de demandeurs d'asile (2.146 en 2011). La majorité des Russes demandeurs d'asile sont en réalité des Tchétchènes, parfois des islamistes. " De nombreux Congolais détruisent leur passeport en arrivant en Belgique pour augmenter leur chance d'obtenir l'asile. " Enfin, la majorité des Sénégalais candidats au statut de réfugiés en Belgique prétendent être discriminés en tant qu'homosexuels. Une fois en Belgique, ils se marieraient avec... des femmes.

Outre le regroupement familial, le mariage blanc ou gris constitue une voie d'entrée migratoire. " On estime que cinq mariages de complaisance sont officiés chaque jour en Belgique. En 2011, l'Office des étrangers a enregistré 10.728 mariages suspects pour 41.001 mariages célébrés ". Or, seuls 19 permis de séjour ont été annulés en 2016 par suite d'une annulation du mariage.

Le sénateur n'hésite pas à faire le lien entre immigration et criminalité et terrorisme, les auteurs des attentats de 2015 et 2016 à Paris et Bruxelles étant des personnes ayant fait partie des flux de migrants. " Il est très probable que sans le flux migratoire qu'a connu le territoire européen en 2015, les massacres de Paris et de Bruxelles n'auraient pas eu lieu ", affirme-t-il.

Retard scolaire

Tout semble lié. Retard scolaire, difficulté sur le marché de l'emploi, manque de formation, taux de pauvreté, Alain Destexhe doute très fort que l'immigration puisse " payer nos pensions". " En Wallonie, 38,5% des immigrés extra européens sont au chômage, de même que 32,2% en Région bruxelloise. Cela représente respectivement vingt et dix points de plus que la proportion de chômage régional en 2012. " À Bruxelles, 90% des bénéficiaires du minimex sont d'origine étrangère ; en Belgique, 70%.

Enfin, il liste une série de coûts liés à l'immigration qui relativisent les informations régulièrement publiées sur la chance (notamment économique) que constitue l'immigration.

Le sénateur Alain Destexhe fait, pour conclure, une série de propositions dont le resserrement du regroupement familial, la lutte contre le mariage gris et la révision de la Convention de Genève relative au statut des réfugiés ainsi " qu'un effort massif d'intégration culturelle à mettre en oeuvre a tous les niveaux de pouvoir... Avant qu'il ne soit trop tard. "

© BELGA
Le sénateur Alain Destexhe fait pour la première fois dans l'édition belge francophone un tour complet de l'immigration en Belgique ces dernières décennies.Notre pays a connu plusieurs périodes. Les années 81-91 par exemple, qui correspondent aux gouvernement Martens-Gol, ont connu un réel frein migratoire avec plus de sorties (y compris des Belges) que d'entrées dans notre pays. La première décennie du 21e siècle, par contre, se caractérise, dixit Alain Destexhe, par " une véritable explosion migratoire ". Notre pays passe de 10 à plus de 11 millions d'habitants, une augmentation presqu'entièrement due à l'immigration de 1.094.218 étrangers. Parmi les nouveaux-arrivants, la moitié environ bénéfice du regroupement familial. Celui-ci est en effet, jusqu'en 2012, particulièrement généreux puisque le " regroupant " peut même faire venir ses parents. En théorie, à cette époque, un immigré peut se regrouper avec 25 membres de sa famille.En parallèle, la Belgique a procédé à pas moins de 608.322 naturalisations entre 2000 et 2012 soit plus de 50.000 par an. De même, notre pays a dû gérer 517.295 demandes d'asile entre 1991 et 2015. L'article 8 de la Convention européenne des Droits de l'homme encourage d'ailleurs ce regroupement familial.La Belgique a également mené deux opérations de régularisation des clandestins (80.000 régularisations entre 2005 et 2010). Le droit d'asile lui-même, un droit fondamental en démocratie, " conçu pour protéger des personnes menacées dans leur pays, le droit d'asile a été détourné et est devenu aujourd'hui un des principaux canaux d'immigration économique. De 2009 à 2012, la Belgique, qui représente 2% de la population européenne, a reçu entre 7 et 10% de l'ensemble des demandeurs d'asile au sein de l'Union européenne. En 2000, les requérants de l'asile contribuaient à hauteur 40% à l'immigration légale !"Le sénateur n'hésite pas à parler " d'immigration de peuplement définitive " avec une population de Marocains d'origine passant de 460 en 1961 à 400.000 en 2011 et de Turcs de 320 à 200.000 qui forment avec les Italiens et les Français les principales cohortes. Des projections du Pew Research Center nous prédisent 2,580 millions de musulmans en 2050 en Belgique contre environ 700.000 aujourd'hui.Certains pays d'envoi de migrants sont sujets à caution, selon l'analyse du sénateur MR : le Dr Destexhe souligne le cas de la Guinée, première au palmarès des origines de demandeurs d'asile (2.146 en 2011). La majorité des Russes demandeurs d'asile sont en réalité des Tchétchènes, parfois des islamistes. " De nombreux Congolais détruisent leur passeport en arrivant en Belgique pour augmenter leur chance d'obtenir l'asile. " Enfin, la majorité des Sénégalais candidats au statut de réfugiés en Belgique prétendent être discriminés en tant qu'homosexuels. Une fois en Belgique, ils se marieraient avec... des femmes.Outre le regroupement familial, le mariage blanc ou gris constitue une voie d'entrée migratoire. " On estime que cinq mariages de complaisance sont officiés chaque jour en Belgique. En 2011, l'Office des étrangers a enregistré 10.728 mariages suspects pour 41.001 mariages célébrés ". Or, seuls 19 permis de séjour ont été annulés en 2016 par suite d'une annulation du mariage.Le sénateur n'hésite pas à faire le lien entre immigration et criminalité et terrorisme, les auteurs des attentats de 2015 et 2016 à Paris et Bruxelles étant des personnes ayant fait partie des flux de migrants. " Il est très probable que sans le flux migratoire qu'a connu le territoire européen en 2015, les massacres de Paris et de Bruxelles n'auraient pas eu lieu ", affirme-t-il.Tout semble lié. Retard scolaire, difficulté sur le marché de l'emploi, manque de formation, taux de pauvreté, Alain Destexhe doute très fort que l'immigration puisse " payer nos pensions". " En Wallonie, 38,5% des immigrés extra européens sont au chômage, de même que 32,2% en Région bruxelloise. Cela représente respectivement vingt et dix points de plus que la proportion de chômage régional en 2012. " À Bruxelles, 90% des bénéficiaires du minimex sont d'origine étrangère ; en Belgique, 70%.Enfin, il liste une série de coûts liés à l'immigration qui relativisent les informations régulièrement publiées sur la chance (notamment économique) que constitue l'immigration.Le sénateur Alain Destexhe fait, pour conclure, une série de propositions dont le resserrement du regroupement familial, la lutte contre le mariage gris et la révision de la Convention de Genève relative au statut des réfugiés ainsi " qu'un effort massif d'intégration culturelle à mettre en oeuvre a tous les niveaux de pouvoir... Avant qu'il ne soit trop tard. "