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La ministre de la Santé publique, Maggie De Block, prépare un arrêté royal qui instaurera l'obligation de posséder une " attestation de contingentement " en fin d'études de médecine et de dentisterie, a-t-elle annoncé en fin de semaine dernière. À partir de 2025, cette attestation sera obligatoire pour obtenir une place de stage et un numéro Inami, et ainsi facturer ses prestations à l'assurance maladie.L'examen d'entrée instauré par la Fédération Wallonie-Bruxelles en 2017 a pour mérite de vérifier les connaissances scientifiques des étudiants. En revanche, il n'a pas permis de résoudre le problème des étudiants " surnuméraires ". Ceux-ci sont encore environ 600, tenant compte des désistements en cours d'étude, à ne pas pouvoir compter sur un numéro Inami en fin d'étude. En effet, quelque 1.138 lauréats sont sortis victorieux de cet examen alors que la commission de planification des professions médicales n'en prévoit que 600. La ministre Open-VLD estime que ce n'est pas " correct " de laisser des étudiants faire des études de médecine sans garantie d'exercer.Elle va donc soumettre au gouvernement fédéral un arrêté royal portant sur une " attestation de contingentement " " afin de s'assurer que les quotas pour les médecins pour 2025 et les années suivantes et ceux pour les dentistes pour 2024 et les années suivantes seront respectés ". Elle vise un protocole d'accord au sein de la Conférence ministérielle Santé publique avec les entités fédérées. La Conférence invitera les ministres en charge de l'Enseignement supérieur, dont Jean-Claude Marcourt (PS). " Concrètement, avec cet arrêté royal, les médecins et dentistes ne pourront accéder au stage prévu à la fin de leurs études s'ils ne détiennent pas cette fameuse attestation. Et le nombre de ces attestations sera calqué sur celui des numéros Inami prévus. Cela concerne les étudiants en médecine qui entameront leur parcours du combattant en septembre 2019 et les futurs dentistes qui sont rentrés en septembre 2018. Certains risquent de ne pouvoir exercer leur profession. "Le Cium (Comité inter-universitaire des étudiants en médecine francophones) a appelé à une concertation urgente. En effet, la condition pour pour obtenir un numéro Inami tel que modifié par l'arrêté royal ad hoc est la mise en place d'un " contingentement efficace ". Une condition qui n'est pas remplie. " Un concours en fin de sixième année d'études se dessine dès lors ce qui serait un scénario catastrophique ", précise le président du Cium, Giovanni Briganti. " Mme De Block veut en réalité qu'un concours soit organisé en début d'année. Ce n'est pas une solution souhaitable pour nous car la Fédération Wallonie-Bruxelles manque de médecins mais cela pourrait résoudre la situation des étudiants actuels et éviter que le problème ne survienne à nouveau l'an prochain ".Pour Monsieur Briganti, il faut une solution d'urgence avant que le gouvernement n'entre en Affaires courantes sinon " on va condamner les étudiants de l'an prochain à un massacre ", d'autant plus que les étudiants finissant leurs études en 2024 n'obtiendront que 505 numéros en raison des " remboursements " de numéros que doit réaliser la FWB qui en avait utilisés trop les 15 dernières années (lissage négatif).Du côté de l'Unécof (Union des étudiants de la Communauté française), on se demande pourquoi on ne peut pas mettre des quotas de médecins étrangers qui, par centaines, viennent travailler en Belgique pour combler les pénuries. " Pourquoi limiter autant le nombre de médecins belges ", demande Morgane Justens, présidente de l'Unécof. " Les étudiants actuels sont confrontés à des difficultés pour obtenir un numéro Inami alors qu'on assiste à une arrivée massive de médecins étrangers, venant principalement d'Europe de l'Est, qui ne sont pas soumis à ces restrictions ", dénonce-t-elle.Réponse de Maggie De Block : le nombre de médecins et dentistes provenant d'un pays non membre de l'Union européenne et pouvant pratiquer en Belgique sera bientôt limité. " Le gouvernement fédéral a approuvé en première lecture un avant-projet en ce sens. Ce type de restriction ne peut toutefois s'appliquer aux diplômés d'une université européenne, qui souhaiteraient faire leur stage en Belgique, sans l'imposer aux diplômés belges, en vertu de la libre circulation au sein de l'Union européenne. "