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Ces statistiques cardiovasculaires sont récoltées dans les 56 pays européens membres de la European Society of Cardiology. "Ces données révèlent les différences et inégalités importantes entre les divers pays dans le but de les résorber. Le projet souhaite ainsi, entre autres, souligner quels pays ont besoin de davantage de moyens et quels sont ceux qui utilisent des budgets même minimes de façon optimale afin de proposer des traitements cardiovasculaires innovants", explique le Pr Chris Gale (Royaume-Uni), cofondateur du projet Atlas.Ce " cadastre " présente de nombreuses données.On y apprend entre autres que notre pays compte 104 cardiologues par million d'habitants. "Ce chiffre est supérieur à la médiane européenne de 82 cardiologues par million d'habitants. En revanche, en ce qui concerne le nombre de cardiologues en formation, nous obtenons un score bien inférieur aux autres pays : 9 par million d'habitants en Belgique contre 18 par million d'habitants en Europe. "En Europe, des différences nettes se remarquent en matière de recherches techniques et traitements technologiques qui sont des traitements qui ne nécessitent pas d'incision dans le corps comme lors d'opérations. " La Belgique fait partie du top 10 en matière de traitements électrophysiologiques pour les troubles du rythme cardiaque, tels que les pacemakers ou ablations. En ce qui concerne l'implantation d'un défibrillateur interne et lesinterventions coronaires percutanées, autrement dit les traitements permettant d'élargir ou de déboucher la sténose d'une ou plusieurs artères coronaires au moyen d'un cathéter à ballon, la Belgique se trouve dans la moyenne. Nous obtenons toutefois un score inférieur à la moyenne pour les traitements valvulaires percutanés, des interventions effectuées par le biais d'un cathéter introduit dans la veine iliaque. Ce traitement est en effet moins remboursé que dans d'autres pays (voir tableau)", communique la SBC.Dans l'Atlas, les habitudes tabagiques, le poids et l'activité physique des Belges (trois causes importantes de problèmes cardiovasculaires) sont également comparés aux chiffres des autres pays européens. "Au niveau du tabac, les Belges s'en sortent un peu mieux que le reste de l'Europe : 20% des femmes belges et 28 % des hommes belges fument par rapport, en moyenne, à 25 % des femmes et 35 % des hommes en Europe. En matière de surcharge pondérale, nous faisons un peu mieux : 20 % des Belges sont en surcharge pondérale, par rapport à la moyenne de 25 % dans le reste de l'Europe. En revanche, les Belges sont clairement moins physiquement actifs que dans les autres pays européens : 37 % des Belges cumulent moins de 150 minutes par semaine d'effort physique modéré à intense et mènent ainsi une vie assez sédentaire par rapport aux 26 % de personnes en situation similaire en Europe. "Ce projet révèle également une relation claire entre la richesse d'un pays, exprimée en PNB par tête et la réalisation d'activités techniques comme l'ablation. " La disponibilité et le caractère payable de techniques souvent avancées représentent un facteur entravant important dans certains pays ", explique le Pr Chris Gale. " La richesse n'est pas seulement examinée en fonction des activités techniques, le projet examine aussi si elle est déterminante pour l'état de santé de la population. On peut en conclure que la mortalité cardiovasculaire est fortement liée au PNB d'un pays. Plus le PNB est bas, et par conséquent plus le budget de santé l'est aussi, plus la mortalité cardiaque et totale est élevée. La Belgique se classe dans le top 10 des pays avec le PNB le plus élevé, mais aussi dans celui de la mortalité la plus basse. "Et de conclure que " la Belgique fait partie du top 10 des pays les plus riches d'Europe et se positionne également dans le top 10 en matière d'accès aux soins en cardiologie et de faible mortalité. Cependant, pour certaines techniques plus avancées telles que les traitements valvulaires percutanés, la Belgique obtient un score médiocre, principalement en raison du mauvais remboursement de ces techniques."