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" Il faut arrêter de travailler en silo. Par exemple, lorsqu'on travaille sur la qualité de l'air, cette action poursuit à la fois un objectif environnemental et un objectif sanitaire. Cette collaboration ne va pas se faire du jour au lendemain mais nous y travaillons. Il en va de même pour la problématique du logement et de la pollution intérieure... Lorsqu'un projet sera déposé à la Région ou à la Commission communautaire commune, il y aura un test d'impact sur la santé."Le ministre Gosuin souhaite également créé une " ligne 0,5 ", un "ensemble de structures et de services ayant une approche multidisciplinaire, flexible et proactive où les personnes exclues des soins peuvent bénéficier de soins de santé primaires avec des conditions d'accès non-discriminantes et respectueuses". Ce dispositif permet en même temps d'intégrer le patient fragilisé dans la première ligne de soins traditionnelle. Il va être proposé à Médecins du monde et au cercle bicommunautaire de médecine générale de préparer un plan opérationnel " 0,5 " en collaboration avec les hôpitaux et les coordinations sociales médicales.Toujours pour lutter contre les inégalités de santé, un plan périnatalité va être adopté. " Chaque parturiente bruxelloise va pouvoir bénéficier d'une consultation périnatale lors du premier trimestre de sa grossesse. Tous les enfants de moins d'un an vont pouvoir profiter d'un suivi préventif et médical adapté."Le PSB cherche à rendre plus cohérent plusieurs politiques sanitaires. Ainsi, un point focal " prévention " va être mis sur pied afin de coordonner les actions de prévention. " Aujourd'hui, la politique de prévention est encore trop morcelée. On manque cruellement d'unité et de cohérence. Ce qui explique que nous sommes de mauvais élèves en matière de prévention."Le gouvernement bruxellois a également décidé une refonte de la structure d'appui de la première ligne. "Elle est actuellement composée de quatre plateformes et doit être réorganisée en une seule structure."Le plan souhaite également mieux structurer la prise en charge en santé mentale, entre autres pour les enfants et adolescents, et développer une approche par quartier pour les personnes âgées.Afin de rendre les politiques de santé plus cohérentes, les ministres Vanhengel et Gosuin vont activer l'article 136 de la Constitution permettant de créer une structure de coordination qui va regrouper l'ensemble des partenaires de la Région bruxelloise, francophones et néerlandophones. "Ce n'est pas une conférence interministérielle supplémentaire, rassure Didier Gosuin. Cet article 136 n'a jamais été activé, mais nous avons le pouvoir légal au niveau de la Cocom. "Améliorer la communication entre les hôpitaux et la première ligne est également une des priorités du plan bruxellois. Cette fois-ci, contrairement à ce qui a pu être déclaré par le passé, il ne s'agit pas simplement d'un voeu pieux. " Nous allons prendre un arrêté pour indiquer dans la procédure d'agrément des hôpitaux qu'ils ont l'obligation d'intégrer cette notion de politique transmurale. Les hôpitaux vont être obligés de mettre en place des systèmes de suivi et de coordination." "L'objectif est de créer un partenariat structuré avec la première ligne de soins pour les patients post-hospitalisés et pour les urgences, poursuit Nathalie Noel, directrice de cabinet adjointe santé. Nous avons prévu une série de dispositifs qui sont liés à la communication : par exemple, produire un rapport de liaison lorsqu'un patient sort de l'hôpital via le réseau santé bruxellois ou créer des standards formalisés entre la première ligne et l'hôpital. "Le plan incite les patients à s'impliquer davantage dans la santé, entre autres via le partage électronique des données de santé, mais également en ayant des représentants dans des institutions et des organes d'avis. À l'avenir, des projets-pilotes " patients-partenaires " vont être développés.Le ministre de la Santé souligne que ce plan comprend une méthodologie d'évaluation. "Des acteurs vont être chargés du suivi. Il y aura dès lors un reporting régulier vers les partenaires quant aux succès et aux échecs. Les associations vont d'ailleurs être subsidiées en fonction des objectifs qu'ils doivent atteindre."Le Plan bruxellois pour la santé a le mérite d'être ambitieux - il couvre de façon approfondie de nombreuses facettes de la santé - mais n'arrive-t-il pas un peu tard, à moins d'un an des futures élections régionales. Les ministres Gosuin et Vanhengel auront-ils encore l'occasion de le défendre après le 26 mai 2019 ? " Je voudrais un peu casser les ailes à ce canard, rétorque Didier Gosuin. L'élaboration de ce plan a pris un certain temps. Nous l'avons commencé en octobre 2015. Nous avons réalisé de nombreuses concertations et puis des discussions bilatérales. Nous nous sommes rapidement rendu compte qu'il nous fallait des analyses et des études préalables avant de nous lancer dans ce long travail de réflexion. Nous avons réalisé une cartographie approfondie de la médecine générale à Bruxelles (lire Jdm 2541), des études sur les projets de quartier et le maintien à domicile. Il fallait passer par ces étapes indispensables pour élaborer ce plan. Le travail a été intense. Il a été adopté jeudi passé par le Collège réuni. Il a été envoyé aux organes d'avis. Ils doivent nous répondre après les vacances. Je me suis engagé à soumettre le texte au parlement bruxellois en septembre et octobre. Le PBS devrait être adopté pour la fin de l'année civile ". Il sera opérationnel en 2019. " Nous avons prémâché le travail du futur gouvernement. Nous avons balisé tout ce qui doit être réalisé en santé, sauf peut-être quelques éléments. Comme nous allons refaire une consultation des acteurs, nous pourrions toujours l'adapter. "Des budgets ont été prévus pour les différentes mesures, par exemple, 2,3 millions d'euros de soutien à la médecine générale, mais le plan n'est pas totalement budgétisé jusqu'en 2025. " Chaque année, des priorités seront fixées, précise le ministre Gosuin. Durant cette législature, nous avons mis l'accélérateur sur l'e-santé (lire jdM 2549) parce que nous considérons que cette évolution va rencontrer de façon transversale la plupart de nos objectifs " (l). Le prochain gouvernement régional pourra fixer ses priorités. Si possible en s'inspirant des 75 pages de ce document... Vincent Claes