...

On parle de fausses couches à répétition lorsque cet évènement a lieu au moins trois fois de manière consécutive et que la fausse couche apparaît dans les 20 premières semaines de gestation. Souvent, on considère que ces fausses couches, qui touchent 1 à 2% des couples, sont liées à des infections ou à des problèmes immunitaires chez les femmes. Or, il apparaît qu'elles pourraient également résulter de problèmes masculins.Les chercheurs ont analysé la qualité du sperme d'un groupe d'hommes dont les partenaires avaient subi trois fausses couches consécutives ou plus et ont ensuite comparé ces échantillons à ceux de volontaires dont les partenaires n'avaient pas subi de fausse couche.Résultat ? Les spermatozoïdes des hommes confrontés à des fausses couches dans leur couple présentaient deux fois plus de dommages au niveau de leur ADN que les spermatozoïdes du groupe contrôle. Globalement, leur motilité et leur morphologie étaient également moins bonnes que celles des spermatozoïdes contrôles.Selon les auteurs, ces atteintes pourraient être causées par les molécules contenues dans le liquide séminal, en particulier celles appelées "espèces réactives de l'oxygène" qu'ils ont trouvées en quantité supérieure (quatre fois plus) chez les hommes confrontés à des fausses couches dans leur couple. Censées protéger les spermatozoïdes des bactéries et des infections, elles peuvent causer des dommages à l'ADN quand leurs concentrations sont élevées.D'après les scientifiques, ces molécules en surnombre pourraient provenir d'infections passées. Autres facteurs potentiellement en cause : l'âge avancé et le surpoids des hommes.(référence : Imperial College London, janvier 2019, DOI : 10.1373/clinchem.2018.289348)http://clinchem.aaccjnls.org/content/65/1/161