...

S'il est bien connu que l'obésité augmente le risque de complications graves liées à la grippe, y compris l'hospitalisation et même la mort, la façon dont elle influence la propagation de cette maladie n'était pas clairement définie. Une recherche américaine fait la lumière sur ce sujet.Les scientifiques de l'Université du Michigan ont observé l'effet de l'obésité sur la durée de l'excrétion virale durant trois saisons grippales, de 2015 à 2017, chez 1 783 personnes dans 320 foyers de Managua.L'analyse a révélé que les adultes obèses présentant deux symptômes ou plus de la grippe A excrètent le virus plus longtemps, pendant 42% de temps supplémentaire, que les adultes grippés de poids normal. Chez les personnes obèses infectées par la grippe qui ne sont que légèrement malades, ne présentant qu'un seul symptôme grippal ou aucun, cette différence est encore plus élevée : ces personnes excrètent le virus de la grippe A sur une durée accrue de 104% par rapport aux adultes grippés de poids normal.L'obésité n'est par contre pas un facteur de risque d'augmentation de la durée de l'excrétion virale chez les enfants âgés de 5 à 17 ans ou chez les adultes atteints du virus de la grippe B.Ces résultats suggèrent que l'obésité peut jouer un rôle important dans la transmission de la grippe, en plus de son impact sur la sévérité de la maladie. Les auteurs considèrent dès lors que les personnes ayant un IMC trop élevé doivent être ciblées pour la prévention de la grippe.(référence : The Journal of Infectious Diseases, 2 août 2018, DOI : 10.1093/infdis/jiy370)https://academic.oup.com/jid/advance-article/doi/10.1093/infdis/jiy370/5051913