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L'étude repose sur l'observation du sperme de rats et celui d'un petit panel de 24 hommes, composé de fumeurs de marijuana réguliers (au moins une fois par semaine au cours des six mois précédents) et de personnes n'ayant pas fumé de cannabis durant le dernier semestre et pas plus de dix fois au cours de leur vie.Dans les deux cas, aussi bien pour les rats que les humains, le tétrahydrocannabinol (THC), la principale molécule psychoactive de la marijuana, modifie la façon dont les gènes du sperme s'expriment et il apparaît que ces modifications épigénétiques sont plus importantes chez les fumeurs de cannabis à mesure que la concentration de THC dans l'urine augmente.Les scientifiques de la Duke University ont découvert que le THC a un impact sur des centaines de gènes différents, mais qu'un grand nombre d'entre eux sont associés à deux voies cellulaires majeures. L'une joue un rôle dans la capacité des organes à atteindre leur taille maximale, tandis que l'autre est impliquée dans la régulation de la croissance pendant le développement de l'enfant. On sait déjà que ces deux voies peuvent même dysfonctionner dans certains cancers.Concernant l'impact que ces résultats peuvent avoir sur les futurs enfants des fumeurs de cannabis, les chercheurs restent prudents. En l'attente de travaux supplémentaires avec des échantillons plus grands, ils conseillent de présumer que les changements épigénétiques constatés se produiront et ils recommandent d'éviter de consommer du cannabis pendant au moins six mois avant d'essayer de concevoir.(référence : Epigenetics, 18 décembre 2018, doi : 10.1080/15592294.2018.1554521)https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/15592294.2018.1554521