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Afin de mieux faire comprendre la portée réelle de leur découverte, les principaux auteurs de cette étude, Lorna Harries et Matt Whiteman, commencent par expliquer, dans un article paru dans The Conversation, le processus de vieillissement cellulaire. (1)"Le vieillissement est un déclin progressif des fonctions de l'organisme ; il s'accompagne d'une augmentation de la fréquence de maladies liées à l'âge comme le cancer, le diabète ou les démences. Il y a plusieurs raisons pour lesquelles nos cellules et nos tissus cessent de fonctionner, entre autres l'accumulation de cellules sénescentes dans les tissus et les organes au fur et à mesure que nous prenons de l'âge. Ces cellules anciennes détériorées et incapables de se diviser ne fonctionnent non seulement pas comme elles le devraient, mais elles compromettent également la fonction des cellules qui les entourent. Il a été démontré que l'élimination de ces vieilles cellules dysfonctionnelles améliore de nombreuses caractéristiques du vieillissement chez les animaux, telles que l'apparition tardive des cataractes."L'accumulation des cellules sénescentes serait donc une des clés du vieillissement. Mais on ne sait pas exactement comment des cellules deviennent sénescentes. Plusieurs hypothèses ont été émises : raccourcissement des télomères, inflammation, ou encore dommages à l'ADN. Les chercheurs de l'Université d'Exeter viennent quant à eux de mettre en évidence un autre processus lié au contrôle des gènes. En vieillissant, ce contrôle deviendrait moins efficace. Leur étude s'est donc concentrée sur ce mécanisme. (2)En laboratoire, ils ont travaillé sur des cellules humaines vasculaires et ils ont ciblé très spécifiquement deux facteurs d'épissage (SRSF2 ou HNRNPD) qui jouent un rôle déterminant dans la manière dont nos cellules évoluent avec l'âge.Ils ont testé trois composés - AP39, AP123 et RT01 -, conçus pour délivrer sélectivement des quantités infimes de sulfure d'hydrogène (H2S) aux mitochondries, les usines énergétiques des cellules. À trop forte dose, cette molécule gazeuse, connue pour sentir l'oeuf pourri, et dont le taux dans le sang diminue avec l'âge, est en effet toxique. D'où l'importance pour les chercheurs de mettre le H2S en quantité limitée directement là où il agit. Résultat ? Le H2S a donné "un coup de jeune" au système de contrôle génétique des cellules. Il a aidé les cellules anciennes ou endommagées à générer l'énergie nécessaire à leur survie et à réduire la sénescence. Chacun des trois nouveaux composés a produit une baisse de plus de 50% du nombre de cellules sénescentes des vaisseaux sanguins.En freinant ainsi l'accumulation de cellules sénescentes, les spécialistes espèrent à terme lutter contre les maladies propres au vieillissement cellulaire, notamment dans les tissus cardiaques et vasculaires.(références :(1) The Conversation, 10 août 2018,(2) Aging, 19 juillet 2018, doi : 10.18632/aging.101500)https://theconversation.com/ageing-in-human-cells-successfully-reversed-in-the-lab-101214http://www.aging-us.com/article/101500/text