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Une équipe de l'Université de Bâle a travaillé sur une voie de signalisation appelée transition épithélio-mésenchymateuse (TEM). Elle intervient lors des cicatrisations ainsi que lors du développement embryonnaire pour transformer des cellules épithéliales en cellules mésenchymateuses, un type de cellule souche qui peut par la suite se différencier en une autre sorte de cellule selon les besoins de l'organisme. Or, cette voie, comme son inverse (la transition mésenchymato-épithéliale ou TME) est aussi activée dans les cellules cancéreuses. Elle leur permet de se répandre dans tout le corps pour former des métastases.Les scientifiques ont exploité cette phase critique dite de "transdifférenciation" au cours de laquelle les cellules tumorales sont plus malléables, ce qui permet, en théorie, d'influencer leur évolution et donc d'éviter la propagation du cancer.Ils ont commencé par transplanter des cellules humaines de cancer du sein dans les tissus adipeux mammaires de souris femelles afin de créer un modèle murin de cancer métastatique. Puis les souris ont reçu deux molécules : la rosiglitazone, utilisée pour traiter le diabète de type 2, et le trametinib, connu pour aider à inhiber la croissance et la propagation des cellules cancéreuses.Les auteurs ont constaté que cette thérapie combinée cible spécifiquement les cellules cancéreuses qui ont subi une transition de type TEM, et présentent une plasticité accrue. Ils se sont ensuite aperçus que grâce, à la combinaison de ces deux traitements, les cellules cancéreuses qui s'étaient libérées de la tumeur initiale se sont transformées en cellules adipeuses, et non en métastases. Le traitement a aussi arrêté la croissance de la tumeur initiale.Reste maintenant à savoir si le procédé pourrait également fonctionner chez les femmes atteintes du cancer du sein, ou sur d'autres types de cancer.(référence : Cancer Cell, 14 janvier 2019, DOI : 10.1016/j.ccell.2018.12.002)https://www.cell.com/cancer-cell/fulltext/S1535-6108(18)30573-7#articleInformation