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Somnifères, calmants, antiépileptiques, antalgiques, antidépresseurs, antipsychotiques, antihistaminiques et gouttes pour les yeux peuvent influencer la manière de conduire. En cas de prise de somnifère, de tranquillisant ou d'antalgique fort, le conducteur peut ressentir de la somnolence, être distrait, voir sa coordination baisser et ses capacités de réaction se réduire, prévient Vias. "Leur consommation peut multiplier le risque d'accident de 2 à 10, soit un effet comparable à une alcoolémie entre 0,5 et 0,8%", souligne l'institut. Si, en outre, le conducteur a consommé de l'alcool, le risque d'accident est de 20 à 200 fois plus élevé. Le risque s'accentue aussi lorsqu'il s'agit d'une consommation médicamenteuse occasionnelle ou "débutante" ainsi que lorsqu'on combine plusieurs médicaments. "Plus de 6% des Belges avouent conduire au moins une fois par mois sous l'influence de calmants ou de somnifères", souligne Vias. Les jeunes de moins de 35 ans, surtout les hommes, sont davantage concernés. Pour assurer une meilleure sécurité routière, l'institut recommande d'apposer des pictogrammes sur les médicaments afin d'indiquer leur effet sur la conduite, selon une échelle allant de 0 (pas d'effet) à 3 (dangereux). Vias souhaite également que les médecins et pharmaciens reçoivent un avertissement lorsqu'ils prescrivent ou délivrent un médicament ayant un effet sur la conduite. Enfin, il plaide pour une amélioration des notices d'utilisation des médicaments, pour qu'elles indiquent plus clairement leur influence sur le comportement au volant. S'il n'existe pas de test pour détecter les conducteurs ayant pris des médicaments, Vias rappelle que la "conduite dans un état analogue à l'ivresse résultant de l'emploi de médicaments" est punissable d'une amende de 1.600 à 16.000 euros ainsi que d'une déchéance du droit de conduire d'un mois à 5 ans, voire définitive.