Sans nul doute, la campagne électorale a démarré. Elio Di Rupo, en retard pour la Saint-Nicolas 2018 ou en avance pour celle de 2019, promet des cadeaux aux uns et aux autres dans la perspective de redevenir Premier ministre d'une coalition qui, en théorie, exclurait la N-VA tant on imagine avec peine les nationalistes flamands et les socialistes wallons cohabiter (Bart De Wever a sommé les francophones de choisir entre la Belgique et le PS).
C'est dans ce cadre pré-électoral que le président du PS propose la consultation gratuite en médecine générale.
Est-ce une idée sociale ou du pur marketing politique ? On ne saurait douter que M. Di Rupo ait un grand coeur, il l'a prouvé.
Mais l'enfer est pavé de bonnes intentions. Et Di Rupo est bien seul au PS sur ce thème.
Tout d'abord, la gratuité ne vaut que pour le patient car la sécurité sociale rétribuera bien sûr le médecin généraliste. Rien n'est gratuit en ce bas monde.
En plus, le minimum à facturer et Cie constitue des garde-fous face à la médecine à deux vitesses.
En outre, le ticket modérateur pour les BIM est insignifiant (1 euro) et même pour les assurés ordinaires, il ne constitue pas un frein réel (4 euros). Les MG n'ont d'ailleurs pas attendu le PS pour " abandonner " le ticket modérateur face à des patients en difficulté (parfois momentanée d'ailleurs).
Par ailleurs, on peut se demander ce que les maisons médicales en pensent : ne rend-on pas le MG plus compétitif nonobstant l'absence d'inscription à un système de forfait ?
N'y a-t-il pas, comme le souligne Jean Hermesse, d'autres priorités comme lutter contre la sous-consommation de soins et le fait de postposer l'achat de médicaments ?
La gratuité apparente, enfin, ne diminue-t-elle pas la valeur attribuée au médecin généraliste ? Déjà dans la Grèce antique, Hippocrate recommandait au médecin qui soigne un nécessiteux gratuitement de lui faire promettre, en contrepartie, un service futur au médecin, pour ne pas vexer le patient qui ne sait pas payer.
Sagesse antique, précipitation contemporaine...
Nicolas de Pape
C'est dans ce cadre pré-électoral que le président du PS propose la consultation gratuite en médecine générale.Est-ce une idée sociale ou du pur marketing politique ? On ne saurait douter que M. Di Rupo ait un grand coeur, il l'a prouvé.Mais l'enfer est pavé de bonnes intentions. Et Di Rupo est bien seul au PS sur ce thème.Tout d'abord, la gratuité ne vaut que pour le patient car la sécurité sociale rétribuera bien sûr le médecin généraliste. Rien n'est gratuit en ce bas monde.En plus, le minimum à facturer et Cie constitue des garde-fous face à la médecine à deux vitesses.En outre, le ticket modérateur pour les BIM est insignifiant (1 euro) et même pour les assurés ordinaires, il ne constitue pas un frein réel (4 euros). Les MG n'ont d'ailleurs pas attendu le PS pour " abandonner " le ticket modérateur face à des patients en difficulté (parfois momentanée d'ailleurs).Par ailleurs, on peut se demander ce que les maisons médicales en pensent : ne rend-on pas le MG plus compétitif nonobstant l'absence d'inscription à un système de forfait ?N'y a-t-il pas, comme le souligne Jean Hermesse, d'autres priorités comme lutter contre la sous-consommation de soins et le fait de postposer l'achat de médicaments ?La gratuité apparente, enfin, ne diminue-t-elle pas la valeur attribuée au médecin généraliste ? Déjà dans la Grèce antique, Hippocrate recommandait au médecin qui soigne un nécessiteux gratuitement de lui faire promettre, en contrepartie, un service futur au médecin, pour ne pas vexer le patient qui ne sait pas payer.Sagesse antique, précipitation contemporaine...Nicolas de Pape